Enseignement supérieur et numérique : le Cese prône une mutation pédagogique

Raphaëlle Orenbuch Publié le
Enseignement supérieur et numérique : le Cese prône une mutation pédagogique
La salle de classe du futur selon GEM // ©  GEM
Dans un avis adopté mardi 24 février 2015, le Conseil économique, social et environnemental voit dans la "pédagogie numérique" une opportunité de démocratiser l'accès aux savoirs. À condition que les budgets suivent... 

Des mutations pédagogiques de grande envergure sont nécessaires pour répondre aux transformations engendrées par le numérique. Malgré les différentes innovations, individuelles ou collectives, le développement de la pédagogie numérique à l'échelle nationale reste trop lent et inégalitaire. C'est en partant de ce constat que le Cese (Conseil économique, social et environnemental) a rendu son avis intitulé "La pédagogie numérique : un défi pour l'enseignement supérieur", mardi 24 février 2015. Le numérique éducatif offre, pour les auteurs du rapport, la possibilité d'alterner enseignement à distance et présentiel, un enjeu majeur pour les étudiants dont la mobilité serait réduite.

L'avis met en avant la nécessité de structurer l'offre éducative numérique pour développer la compétitivité française, notamment à travers la plateforme FUN (France université numérique). La France étant le seul pays à avoir fait le choix d'une plateforme publique nationale, celle-ci doit devenir le "vecteur principal" de la stratégie numérique éducative de la France. Pour le Cese, la création de Mooc doit être soutenue dans une optique de formation continue et en réfléchissant à leur commercialisation et aux certifications qu'ils délivrent.

Un droit à la formation pour les enseignants

La création d'un "écosystème du numérique éducatif" passe nécessairement par l'engagement pédagogique et la formation des enseignants-chercheurs, selon le Cese. Il s'agit de valoriser le rôle des enseignants et de leur garantir un droit à la formation sur ces questions numériques.

"Les enjeux relatifs aux carrières, au temps de service des personnels et à la formation initiale et continue des personnels doivent être traités" dans le cadre d'une "grande négociation" avec les différents acteurs.

L'État doit ainsi mettre en place une stratégie nationale qui donne les moyens aux universités d'engager ces transformations. Le haut débit doit par exemple être garanti sur tous les sites de l'enseignement supérieur. Les auteurs déplorent ainsi que "beaucoup d’universités [aient] de lourdes difficultés qui les empêchent de créer les nouveaux postes dédiés au numérique que l’État leur attribue".

Raphaëlle Orenbuch | Publié le