« Entreprise idéale de demain » : les étudiants veulent de l’humain

Céline Authemayou Publié le
Pour la troisième année consécutive, le cabinet Deloitte a demandé à un millier d’étudiants de décrire leur entreprise idéale. Les résultats de l’étude dévoilée le 23 avril dernier, dressent le portrait d’une structure au sein de laquelle travail d’équipe et équilibre vie privée-vie professionnelle sont privilégiés.

Travailler dans un environnement international au sein d'une structure de plus de 250 salariés, où l'esprit d'équipe et de communauté est très fort. C'est le profil de l'entreprise rêvée des étudiants - à 68% en écoles de commerce -, esquissé par l'étude l'« Entreprise idéale de demain » du cabinet Deloitte et du site Internet JobTeaser.com.

La troisième édition de l'enquête ne laisse entrevoir aucune grande surprise quant aux souhaits des jeunes sondés. Cette année encore, l'envie d'une carrière internationale s'accroit (pour 81% des étudiants contre 67% il y a trois ans) et le choix des étudiants se tourne plus volontiers vers les structures de grande taille (grandes entreprises et entreprises moyennes – plus de 250 salariés – recueillent 80% des suffrages). « La question de l'attrait des PME est sans aucun doute un enjeu pour les prochaines années, constate Philippe Burger, associé responsable Capital humain chez Deloitte. Leurs besoins de recrutement vont être importants alors qu'elles peinent encore à attirer les diplômés. »

L'esprit d'équipe plébiscité

Côté secteurs d'activité, une autre tendance se vérifie : la finance n'attire plus les étudiants. Ces derniers préfèrent le marché du high-tech et celui des services. En revanche, les directions financières des entreprises continuent d'être plébiscitées. « Cette famille de métiers permet une grande mobilité de carrière et ouvre de belles perspectives d'évolution, constate Gabriel Bardinet, manager Capital Humain chez Deloitte. Et les jeunes le savent. »

Pas de surprise non plus du côté de l'équilibre vie personnelle-vie professionnelle : les étudiants sondés sont à la recherche de la juste répartition. « Ils ont vu leurs parents se faire happer par leur emploi, note Nicolas Lombard, de JobTeaser. Ils ne veulent plus reproduire le même schéma. » Conséquences directes : l'intérêt de la mission est préféré à un bon niveau de rémunération, et le travail nomade recueille 63% de voix favorables. « L'heure est à la flexibilité dans l'organisation du travail, constate Gabriel Bardinet. Les jeunes veulent avoir des horaires flexibles, pouvoir travailler de chez eux... » Malgré ce besoin d'indépendance et de souplesse, ils restent tout de même très attachés à l'esprit d'équipe et de communauté. Cette valeur est d'ailleurs la plus recherchée par les étudiants, devant la satisfaction des clients et la transparence de l'entreprise.

Un recrutement « humain » avant tout

Les jeunes ont beau être adeptes des nouvelles technologies, il n'empêche : en matière de recrutement, ils sont 72% à préférer un contact humain, que ce soit via les ressources humaines ou les rencontres avec les opérationnels. Le Web ne remporte que 8% des suffrages. « Aujourd'hui, il est clair qu'il faut être sur Internet et les réseaux sociaux, note Nicolas Lombard de JobTeaser. Mais cela ne peut pas être l'unique canal de recrutement. Les entreprises se servent du web pour relayer leurs offres mais on est encore bien loin du recrutement 100% en ligne.»

Céline Authemayou | Publié le