Espagne : des exigences accrues pour l'attribution des bourses étudiantes

De notre correspondant en Espagne, Armand Chauvel Publié le
Le gouvernement espagnol a mis en place un nouveau système d'attribution des bourses : si l'enveloppe globale augmente, les conditions d'attribution ont été durcies.

Contre vents et marées, le ministre espagnol de l’Education, de la Culture et des Sports, José Ignacio Wert, maintient, pour l'année universitaire 2013-2014, le durcissement des conditions d’attribution des bourses annoncé en juin dernier.

Les candidats au bac, la Selectividad, devront désormais atteindre une note de 6,5 au lieu de 5,5 (sur 10) pour décrocher une bourse, 5,5 devenant le minimum requis pour échapper aux droits d’inscription.

Une fois à l’université, les étudiants qui abandonnent leurs études en route, n’obtiennent pas la moitié des crédits ECTS ou assistent à moins de 80% des heures de cours devront restituer l’équivalent de leur bourse.
Pour renouveler celle-ci d’une année sur l’autre, il faut désormais obtenir 100% des crédits ECTS ou 90% avec une moyenne d’au moins 6,5 en sciences humaines, arts, sciences sociales et droit. Il en va à peu près de même en sciences et en médecine : 100% des crédits ou 80% avec une moyenne d’au moins 6,5. Les exigences sont un peu moindres en architecture et dans les carrières techniques (85% des crédits ou 65% si la note moyenne est de 6,5).

Le nouveau système d'attribution des bourses mis en cause

Les 75 recteurs d’universités, réunis au sein de la CRUE (Conferencia de Rectores de Universidades Españolas), critiquent ces changements depuis leur annonce, particulièrement l’obligation faite aux candidats au bac de décrocher une note minimale de 6,5. "Bien que partageant la philosophie de récompenser les étudiants les mieux notés, nous pensons qu’il ne faut pas mélanger les bourses à caractère d’assistance, moteurs d’intégration et de promotion sociale, avec celles d’excellence académique", déclare la CRUE dans un récent communiqué.
Pour sa part, le ministre souligne le fort taux d’échec des élèves intégrant l’université avec une note inférieure à 5,5 (56% ne finissent par leurs études), voire comprise entre 5,5 et 6,5 (46%).

Sans doute dans le but de pacifier les esprits à l’approche de la rentrée universitaire, José Ignacio Wert a parallèlement annoncé fin août une augmentation de 20% du budget consacré aux bourses : 1,4 milliard d’euros.

Mais le PSOE (parti socialiste espagnol), principale formation d’opposition, accuse l’ensemble du nouveau dispositif de "rompre l’égalité des chances". Par exemple, l’aide de 1.500 euros pour changement de résidence exclut désormais l’étudiant dont un frère ou une sœur réside dans la ville où il a choisi d’étudier, même si celle-ci se situe à l’autre bout de l’Espagne.

De notre correspondant en Espagne, Armand Chauvel | Publié le