Évaluation des enseignants : un projet de décret renforce le rôle du chef d'établissement

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Selon un document de travail du ministère de l’Éducation nationale transmis aux syndicats, les enseignants pourraient passer tous les trois ans un entretien d’évaluation avec leur chef d’établissement.

Le ministère a transmis aux organisations syndicales un projet de décret et d’arrêté qui modifie les modalités d’évaluation des personnels enseignants, CPE et co-psy. Ces documents de travail, en ligne sur le site du Café pédagogique, sont en lien avec la proposition de l’UMP de notation des enseignants. Un communiqué commun du SNES, du SNEP et du SNUEP a exigé l’abandon de ce projet.

D’après le projet d'arrêté, ces fonctionnaires passeront tous les trois ans un entretien d’évaluation mené par le chef d'établissement ou ses adjoints pour les enseignants du secondaire (et les classes postbac du lycée). Les enseignants du secondaire étaient jusqu’à présent notés par l’inspecteur et le chef d’établissement, qui verrait là son rôle considérablement renforcé. Quant aux enseignants du primaire, ils passeront cet entretien avec l’inspecteur d’académie. En cas de nécessité, un autre fonctionnaire pourra être désigné. Même les enseignants non affectés à l’enseignement seront amenés à passer ces entretiens. La date sera fixée huit jours ouvrés à l’avance. Cet entretien portera notamment sur la progression des élèves et les compétences de l’enseignant dans sa discipline.

Concernant le décret, il porte sur les grilles d’avancement. Les cadences d’avancement existantes (au grand choix, au choix, à l’ancienneté) seront remplacées par un rythme unique à l’ancienneté. L’avancement accéléré sera organisé par l’attribution aux agents de mois de réductions d’ancienneté. Cette allocation sera modulée en fonction des résultats de l’évaluation.

Compte tenu de la structure particulière des grilles d’avancement des personnels enseignants, d’éducation et d’orientation, des modalités particulières de conservation du bénéfice des réductions d’ancienneté entre les différents échelons seront prévues.

Les compétences évaluées seraient « sa capacité à faire progresser chaque élève ; les compétences dans sa discipline ou ses domaines d’apprentissage ; sa pratique professionnelle dans l’action collective de l’école ou de l’établissement, en lien avec les parents d’élèves et les partenaires... ; la qualité du cadre de travail afin qu’il soit propice aux apprentissages et au partage des valeurs de la République, notamment le respect mutuel et l’égalité entre tous les élèves ». Au terme de l'entretien, un compte rendu serait rédigé par le chef d'établissement ou l'inspecteur, complété « des dispositifs permettant d'évaluer le positionnement de l'agent », puis transmis à la hiérarchie.

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