Financement des universités allemandes : l’entreprise perd du terrain

De notre correspondante en Allemagne, Marie Luginsland Publié le
Dans le financement externe des universités allemandes, la contribution apportée par les entreprises se réduit, en proportion.

L’apport de financements externes au budget global de l’université allemande ne cesse de croître. De 15% en 2000, cette part atteint aujourd’hui 22% du budget, soit 5,9 milliards d'euros sur les quelque 26,5 mds d’euros dont dispose l’université allemande par an.

Paradoxalement dans ce financement externe, c'est la participation des entreprises qui tend à s'amoindrir, comme le montre une récente étude de la fédération Stifterverband. Si ce financement, qui réunit dons, legs et contrats de recherche, augmente en valeur réelle, il diminue en proportion, par rapport aux autres sources externes en hausse : les moyens alloués par la société de la Recherche allemande (DFG), par l’Etat fédéral [considéré comme externe dans la mesure où l'éducation est du ressort des Länders], et surtout ceux délivrés par les instances européennes.

De 27.5% à 21% en 10 ans

En dix ans, la part composée par l’argent des entreprises dans les financements externes de l’université est en effet passée de 27,5% à 21% (soit 1,2 milliard d’euros). Ce qui s'explique essentiellement par le recul (en proportion) des contrats de recherche : leur participation au budget global de l’université a diminué de 0,6 point en dix ans pour ne plus constituer aujourd’hui que 4% des finances de l’enseignement supérieur.

Dans cette course aux financements externes, le paysage universitaire allemand laisse apparaître de grandes disparités. Alors que les entreprises contribuent en moyenne pour 5,6% au budget global de l’enseignement supérieur, à Brême elles assurent un taux de financement de 8,6 %.

Comme l'explique Andrea Frank, co-auteur de l’étude : "la clef du succès réside dans la faculté des universités de mettre en corrélation leurs disciplines fortement orientées sur la recherche et les intérêts des entreprises". A titre d’exemple, l’université de Sarre, qui s’est inscrite dans des secteurs d’excellence comme l’informatique, l’électrotechnique et la médecine, a pu voir passer la part de son financement par les entreprises de 3,6 % en 2000 à 7,6 %, en dix ans.

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