Formation continue : nouvelle loi, nouvelles opportunités ?

Morgane Taquet Publié le
La récente loi sur la formation professionnelle rend obligatoirement certifiantes les formations éligibles au nouveau compte personnel de formation. C'est la promesse d'une source supplémentaire de revenus pour les établissements d'enseignement supérieur. Quelques exemples prometteurs…

Faire de l'individu l'acteur de sa formation, c'est l'esprit de la loi sur la formation professionnelle adoptée en février 2014  et qui sera mise en œuvre à compter du 1er janvier 2015. Création d'un compte personnel lié à chaque individu, suppression de la contribution associée au plan de formation pour les grandes entreprises (voir encadré), recentrage sur les parcours diplômants : autant d'outils qui doivent permettre de sécuriser le parcours de formation et faciliter la mobilité professionnelle.

Des évolutions qui touchent bien sûr les entreprises, mais aussi les écoles et universités pour lesquelles l'enjeu est désormais d'être reconnues comme les opérateurs essentiels de la formation continue. Et ainsi espérer augmenter leurs revenus liés à la FTLV (formation tout au long de la vie).

Si les grandes écoles, et essentiellement les écoles de commerce, réalisent déjà de très bons chiffres d'affaires – plus de 50 millions d'euros pour HEC et près de 25 millions d'euros pour ­l'Essec en 2012 –, la formation continue à l'université ne représente encore que 5% du chiffre d'affaires global du secteur, soit un chiffre d'affaires de 255 millions d'euros pour près de 370 000 stagiaires en 2012. Un pourcentage relativement faible compte tenu de l'offre de formation universitaire

Les écoles et les universités peuvent espérer augmenter leurs revenus liés à la formation tout au long de la vie (FTLV).

Au centre du nouveau dispositif figure la création du CPF (compte personnel de formation), qui remplace le DIF (droit individuel à la formation). Désormais, les formations suivies doivent "être certifiantes, qualifiantes et/ou diplômantes".

Cet outil "doit nous servir pour renforcer l'image prescriptrice de formations de l'université", se félicite Alain Fayolle, vice-président de la FTLV à l'université de Saint-Étienne et vice-président de la Conférence des directeurs des services universitaires de formation continue.

"À nous désormais de faire en sorte que nos formations, courtes ou longues, soient présentes sur les listes RNCP, qu'elles soient riches de compétences professionnelles et capitalisables pour arriver au diplôme", ambitionne-t-il.

[LE CPF] doit nous servir pour renforcer l'image prescriptrice de formations de l'université.
(
Alain Fayolle)

Alors, quelles sont les recettes déployées par les établissements pour attirer les entreprises ? Enquête auprès des principaux intéressés. Trois cents étudiants salariés suivent déjà une formation à l'ISC Paris. Anticipant les nouveaux effets de la loi, l'école de management a d'ores et déjà renforcé sa collaboration avec Pôle emploi, notamment à travers la POEI (pré­pa­ration opérationnelle à l'em­ploi individuelle), une formation des­tinée à com­bler l'écart entre les compétences du demandeur d'emploi et les compétences re­quises pour l'emploi visé.

Une formule adoptée par exemple par l'ISC avec l'entreprise japonaise Muji. "Au début, nous n'étions pas certains d'être les mieux placés pour former les demandeurs d'emploi. Mais, devant le caractère professionnel de la POEI, nous nous sommes finalement engagés", explique Marc Dreyfus, directeur de la formation permanente.

L'école est responsable de la formation de 100 futurs conseillers de vente pour les magasins parisiens de la marque Muji, financée pour moitié par Pôle emploi. Le programme se compose de trois semaines d'enseignement à l'ISC Paris, puis de trois semaines en stage dans un magasin Muji et, de nouveau, de trois semaines à l'école de management. À l'issue de cette formation, les stagiaires sont engagés par l'entreprise nipponne comme conseillers de vente.


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Morgane Taquet | Publié le