Sélection à l'université : François Hollande défend un droit à la poursuite d'études

Aurore Abdoul-Maninroudine Publié le
Sélection à l'université : François Hollande défend un droit à la poursuite d'études
François Hollande inaugure le campus de Jussieu, jeudi 29 septembre 2016. // ©  elysee
À l'occasion de l'inauguration du campus de Jussieu, jeudi 29 septembre 2016, François Hollande rejette en bloc l'idée d'une sélection à l'entrée de l'université et se prononce en faveur d'un droit à la poursuite d'études en master.

"Nous ne devons pas placer une sélection à l'entrée de l'université. Faire le choix de la démocratisation de l'enseignement supérieur, c'est placer le droit à la formation au cœur du pacte républicain." À l'occasion de l'inauguration du campus de Jussieu, jeudi 29 septembre 2016, le président de la République, François Hollande, a réagi à "ces idées qui reviennent dans le débat public et qui ne sont pas conformes à l'ambition qui est la [sienne] d'élargir l'accès à l'enseignement supérieur".

Un discours prononcé dans une ambiance tendue à l'extérieur de la salle de conférences. Si plusieurs dizaines d'étudiants attendaient derrière les barricades pour tenter d'apercevoir le président de la République, une cinquantaine d'autres scandaient sous des banderoles Snesup-FSU et CGT "du fric pour les facs et pas pour les actionnaires".

"Rien n'est pire que l'orientation imposée"

Des "idées" qui font référence aux propositions des candidats à la primaire des Républicains. Nicolas Sarkozy en particulier s'est déclaré favorable à une sélection à l'entrée de l'université, tandis qu'Alain Juppé propose une orientation renforcée. "On ne peut pas lier un jeune à sa mention au bac ou à une vision partielle de ses aptitudes", a poursuivi le président de la République, estimant que "rien n'est pire que l'orientation imposée".

Cette "ouverture" des universités au plus grand nombre doit s'accompagner de "devoirs" de la part de l'État si elle ne veut pas aller de pair avec "une sélection par l'échec", estime également François Hollande. Parmi ces devoirs, "en faire davantage pour l'orientation", une orientation qu'il semble décrire comme devant être plus directive : "Nous devons conduire les jeunes là où ils peuvent s'épanouir, poursuivre leurs études avec un bon taux de réussite et aussi là où nous disposons de capacités d'accueil plutôt que là où elles sont saturées."

On ne peut pas lier un jeune à sa mention au bac.
(F. Hollande)

une "orientation" en début de master

Sur la sélection en master, sujet sensible du moment, le président de la République a estimé que "tout étudiant de licence doit pouvoir continuer son parcours". Tout en précisant qu'à l'entrée en master "une décision doit être prise". "Il ne s'agit en aucune façon d'un empêchement mais d'une orientation", insiste-t-il en évitant soigneusement le mot "sélection".

Des négociations sont actuellement menées par Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon afin de réformer l'entrée en master à la rentrée 2017 et un projet de loi devrait être déposé en novembre. C'est du moins le calendrier prévu par le gouvernement.

Aurore Abdoul-Maninroudine | Publié le