En quoi cette mission sur "les enjeux d'accompagnement et de formation des futures rectrices et futurs recteurs" consistera-t-elle ?
Ce n'est pas la première fois que le ministère se penche sur les conditions d'accès à l'emploi de recteur. Il y a déjà eu un certain nombre de rapports, mais Najat Vallaud-Belkacem souhaitait que la réflexion provienne des recteurs en poste.
En premier lieu, la mission porte sur le vivier des recteurs car, bien que les conditions d'accès à cet emploi aient été modifiées, il n'est pas toujours simple de recruter : la fonction est exigeante et oblige, notamment, à une mobilité géographique. La ministre nous demande donc de réfléchir à des procédures d'identification et de diversification des profils. Élargir le vivier passera également par un travail sur l'attractivité de la fonction.
Nous réfléchirons aussi à comment apprécier au mieux l'aptitude des personnes pressenties à exercer le métier de recteur. Il faut être capable d'intervenir sur des dossiers très larges, qui traversent l'enseignement scolaire et l'enseignement supérieur, tels que la pédagogie, le pilotage, la gestion de crise…
Il s'agit aussi de préparer les futurs recteurs à l'exercice de leur fonction. Actuellement, il n'y a qu'une semaine de battement entre leur nomination en Conseil les ministres et leur prise de fonction. Constituer un vivier permettra sans conteste aux futurs recteurs de mieux appréhender leur poste.
Un dernier point de la mission consiste à identifier des procédures d'accompagnement lors des premiers mois de prise de fonction, avec des actions de formation. Cela pourrait s'approcher d'un "accompagnement personnalisé", effectué par les services du ministère.
Pourquoi cet accompagnement est-il nécessaire ?
Tous les recteurs viennent de fonctions différentes : président d'université, inspecteur général, directeur de recherche… L'accompagnement est nécessaire pour acquérir des connaissances et compétences dans des champs qui ne sont pas forcément les nôtres au départ, même si, sur le terrain, on apprend vite.
Quel est le calendrier de la mission ?
Il se déroule en trois temps. D'abord, celui de la production, avec les recteurs qui veulent participer à cette mission. Ils produiront des réflexions, des recommandations sur les sujets dont ils souhaitent s'emparer. Ce travail s'effectuera d'ici au début du mois de mars. Nous formerons ensuite des groupes de travail, en fonction des différentes productions et des thèmes de la lettre de mission. Puis, les propositions seront mises en forme et validée par la conférence des recteurs, pour une remise du rapport le 31 mars 2017.
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