Les concours Ecricome et BCE boostés par les prépas littéraires et technologiques

Cécile Peltier Publié le
Les inscriptions des khâgneux et des élèves de la voie technologique dopent les candidatures aux concours d'écoles de commerce après prépa, BCE et Ecricome. Analyse.

Par rapport à l’année dernière, le nombre de candidats au concours Ecricome prépa est en hausse de 5,2%. Au total, 8.137 candidats se sont inscrits contre 7.733 en 2012 (voir les statistiques détaillées). L’association Ecricome qui gère le concours commun parle même de "record" : c’est la première fois que "le nombre de candidats passe le cap des 8.000". 

Depuis que l'ESCEM a rejoint FBS, Ecricome ne rassemble plus que cinq écoles de commerce : Euromed-Kedge, BEM-Kedge, Reims management school, Rouen business school et ICN business school Nancy-Metz.

Progression des  préparationnaires littéraires et technologiques

Après une légère baisse en 2012, les candidats issus de prépa HEC augmentent de nouveau : +2,8% pour la voie scientifique (ECS)  et +3,1% pour  la voie économique (ECE). Si ces profils représentent encore près de 80% des inscrits, "la diversification des origines scolaires", observée ces dernières années, se confirme, note Ecricome.

C’est le cas en particulier de la  voie technologique (ECT) qui poursuit sa percée : avec une hausse de +19% , c'est celle qui progresse le plus. Elle avait déjà augmenté de 15,6% en 2012 sous l’impulsion de l’ouverture de nouvelles classes.

Le nombre d’inscrits issus de prépas littéraires continue également de croître par rapport à l’année dernière (+10,5%). Depuis 2011, les ENS Lyon et  les A/L  sont dispensées d'épreuves écrites pour les écoles Ecricome, l'admissibilité étant décidée en fonction des résultats obtenus à la BEL (banque commune d'épreuves littéraires, le concours des ENS).

Le même type de mesure vaut également depuis 2013 pour les étudiants de la filière B/L. Ils seront évalués à l’écrit en fonction de leurs notes à la banque BL-SES. Une nouvelle visiblement bien accueillie par les intéressés qui enregistrent une  poussée de 63,5%  (139 contre 85 candidats en 2012), face à seulement + 2% pour la voie ENS Lyon (LSH), qui constituent le gros des troupes chez les littéraires,  et +3,4% pour la filière A/L.

Toutes les écoles bénéficient d’une hausse des inscriptions comprise entre +3,8% (BEM-Kedge) et +6,9% pour Euromed-Management. "On notera que les écoles de Reims [+5,3%] et Rouen [+5,5%] continuent d’être les écoles les plus attractives de France, tous concours confondus, avec plus de 7.600 candidats", indique Ecricome.

Forte hausse des littéraires à BCE 

Les chiffres des inscriptions 2013 aux concours de la BCE attestent également d’une hausse des inscriptions : +6,53 % par rapport à 2012. 9.730 élèves de prépa plancheront sur les épreuves d’entrée aux concours des 22 écoles de management membres de la banque d’épreuves communes (1), contre 9.134 en 2012.

En baisse l’année dernière, la part des élèves issus des voies "scientifique" et "économique" progressent respectivement de 3,51% et 6,47%. 

La voie technologique, elle, continue de gagner du terrain de manière importante  : +9,85 %, soit 1.149 candidats. Même si l’augmentation est moins importante qu’en 2012 (+16 %), c’est la filière littéraire qui connaît cette année l’augmentation la plus manifeste : +13,36%, dont +17,63% pour les ENS Lyon, 8,97% pour les ENS Ulm (A/L) et 6,62% pour les B/L.

des inscriptions en hausse dans la plupart des écoles

Les jeunes préparationnaires s’inscrivent en moyenne à 9,65 établissements, contre 10,5 en 2012, ce qui permet à la BCE de comptabiliser au total 93.887 candidatures, contre 95.862 l’année dernière (- 2,06%). Cette légère diminution s’explique notamment par le départ de la BCE des trois ESC d’Amiens, Brest et Clermont pour FBS. Cette réduction du nombre d'écoles au sein de la Banque "a redonné du tonus à presque tous les établissements", souligne Thierry Debay, directeur de la DAC (Direction des admissions et concours). 

Ainsi, alors que certaines écoles  affichaient l’année dernière une chute importante du nombre d’inscrits (dont -13,9% pour l’ESC Troyes, -13,7% pour l’ESC Chambéry, -13,4% pour l’ISG, -12,6% pour ESC La Rochelle…), à deux exceptions près cette année, toutes les écoles de management de la BCE voient leurs candidatures augmenter à nouveau : "C'est le cas notamment pour 7 d'entre elles qui progressent de plus de 10%", poursuit la banque d’épreuves. En tête : l’ESC  Troyes (+34,03%), l’EM Normandie (+31,94%) et l’ESC Pau (+26,98%).

L'ESC Dijon (voir encadré), qui enregistre un recul important (-38,13%), pâtit d’un "effet tarifaire", estime Thierry Debay. La disparition du "package" qui permettait aux candidats de s’inscrire à quatre écoles (ESC Rennes, EM Strasbourg, ESC Clermont et ESC Dijon) pour un prix avantageux semble avoir eu visiblement un effet dissuasif.

L’ESC Chambéry, passée en décembre 2012 dans le giron de l’Inseec, est également en légère baisse (-7,68%).  "Contrairement à l’ESC Saint-Etienne qui a bénéficié au moment des inscriptions de l’effet d’annonce lié à son rapprochement avec l’EMLyon, le message a été moins clair et plus tardif concernant [la reprise de] de l’ESC Chambéry par l’Inseec, ce qui n’a pas eu le même effet", analyse Thierry Debay. Et d’ajouter : "Il y a peut-être un peu moins d’inscriptions mais quand viendra le moment des choix, l’Inseec aura fait un peu de communication et cela portera ses fruits."

Notons enfin la progression des candidats ayant préparé outre-mer (DOM-TOM), où les classes préparatoires se développent.

(1) Elle compte également 6 écoles associées.


Stéphan Bourcieu (ESC Dijon) : "l'inscription individuelle, un choix stratégique"

Pour le directeur général du groupe ESC Dijon-Bourgogne, il est impossible de comparer les 4 464 inscrits aux quatre écoles de 2012 aux 2 762 inscrits de 2013 à l’ESC Dijon, pour la bonne raison qu'une partie des candidats aux inscriptions mutualisées  "n'étaient pas forcément, pour des questions géographiques, des candidats naturels".

L'école préfère cette année se comparer aux écoles de "milieu tableau" qui proposent une inscription individuelle, comme l’Inseec (3 279 inscrits), l’ISC Paris (2 624 inscrits) ou TEM (Télécom école de management) (2 483) : "Nous nous étions fixés une fourchette haute de 3 000 et une fourchette basse de 2 500 candidats, nous sommes dedans !", insiste le DG, qui fait de l’inscription individuelle, un choix stratégique. "Le départ de l’ESC de Clermont-Ferrand du package a été l’évènement déclencheur. Alors que Rennes et Strasbourg choisissaient d’aller plus loin en matière d’intégration à travers des projets communs, nous avons opté pour notre part pour une intégration accrue avec Oxford. »

Cécile Peltier | Publié le