Idex de Toulouse : lancement d'une concertation sur fond de divergences

De notre correspondant à Toulouse, Frédéric Dessort Publié le
Une démarche de concertation a été lancée au sein des établissements toulousains, afin de trouver une position commune autour de l'Idex. Objectif : présenter une nouvelle version du dossier d'ici à la fin de l'année en vue de la convention d'attribution finale.

Le 18 mai, le bureau du PRES de Toulouse a décidé de lancer un large processus de concertation autour du dossier UNITI. Une condition sine qua non à la poursuite du projet posée par les trois nouveaux présidents des universités toulousaines. Dans un premier temps, les débats se tiendront au sein des établissements fondateurs et associés du PRES. L'université du Mirail ouvre le bal avec un congrès convoqué le 22 mai. La démarche a également déjà été annoncée lors de la première allocution de Bertrand Monthubert, le 21 mai à l'université Paul-Sabatier. En parallèle, un comité de pilotage inter-établissements va être mis en place par le PRES. La méthodologie de son fonctionnement sera présentée dans le cadre du prochain CA, le 21 juin.

Divergences autour de la convention de pré-financement

Cette démarche de concertation s'inscrit dans le cadre la convention de pré-financement de l'Idex.  Mise au vote le 6 avril au CA du PRES, le projet de signature de ce document avait été adopté à l'unanimité moins trois abstentions . Elle prévoyait qu'à défaut de la signature avant le 31 décembre de la convention d'attribution finale, les 13,9 M€ avancés seraient à restituer.

Mais quelques jours après ce vote, constatant la récusation par les nouveaux présidents d'aspects essentiels du projet toulousain (gouvernance, périmère d'excellence...), l'Etat a envisagé un temps de ne pas signer ladite convention de pré-financement. Dans une lettre au ministère datée du 17 avril, Gilbert Casamatta, devenu administrateur provisoire du PRES en raison de la fin de son mandat, a assuré que la base du projet serait respecté. L'Etat a alors renvoyé une nouvelle convention, annexant cette lettre et ajoutant un article qui rappelle l'obligation du site toulousain à respecter les recommandations du jury. Et la date butoir a été ramenée à la fin octobre.

Le bureau du PRES s'est ensuite réuni le 27 avril pour décider de signer ou pas cette nouvelle version de la convention . Plusieurs membres présents lors de cette réunion ont opposé leurs arguments. En contre, Olivier Simonin et Jean-Michel Minovez, invoquant le fait que les nouveaux éléments n'avaient pas été avalisés par le CA du PRES. Pour Bruno Sire, au contraire, il fallait éviter une vacance du pouvoir après les élections tandis que Gilbert Casamatta soulignait le danger pris pour le site d'un défaut de signature rapide. Finalement, faute de consensus, le bureau a confié à M. Casamatta la décision de signer le document, ce qu'il a fait. L'Etat a ensuite entériné la convention.

Plusieurs voix se sont ensuite élevées contre cette signature et le contenu du nouveau texte, notamment parmi les représentants des organismes de recherche. L'intersyndicale toulousaine s'est également positionnée contre la nouvelle convention. Bertrand Monthubert, lui, estime que seule la date butoir du 31 décembre, votée le 6 avril, a de la valeur.

La concertation qui vient de s'engager devra dégager une position commune sur l'Idex. Avec en toile de fond deux questions : jusqu'à quel point la convention finale peut s'éloigner du projet initial ? Quelle sera la position du nouveau gouvernement sur le sujet ?

De notre correspondant à Toulouse, Frédéric Dessort | Publié le