Idex : l'université Toulouse 1 rejette le protocole d’accord

De notre correspondant à Toulouse, Frédéric Dessort Publié le
Coup de tonnerre à Toulouse. L'université Toulouse 1 vient de rejeter le protocole d'accord issu du processus de concertation toulousain autour de l'Idex et du projet de création d'Université de Toulouse (UT). La réaction des universités Toulouse 2 et 3, de l'INPT et de l'INSA ne s'est pas fait attendre.

"Nous rejetons la nouvelle gouvernance de l'UT qui va lui donner la possibilité d'ingérence sur notre établissement, car nous seront minoritaires dans le CA", explique Bruno Sire , président de l'UT1. "Dans le modèle précédent, les universités actuelles devenaient des collèges et conservaient leur autonomie".

Autres facteurs du vote, mardi 23 octobre, de l'UT1 : "Nos professeurs de droit estiment que l'on ne peut remettre en question une réponse déjà validée à un appel d'offres de ce type", souligne le président. Par ailleurs, pour certains acteurs de la vie universitaire, l'influence de la Toulouse School of Economics (TSE) a contribué à la récusation du projet. "La TSE ne pèse pas dans les débats", répond Bruno Sire, ajoutant toutefois que "les économistes me disent qu'il n'est pas question que l'université de Toulouse vienne leur dire ce qu'ils doivent faire".

Les autres établissements étonnés

Au lendemain du vote de l'UT1, Bertrand Monthubert (UT3), Jean-Michel Minovez (UT2), Olivier Simonin (INPT), Didier Marquis (INSA) ainsi que Clément Varenne, représentant des étudiants au sein du comité de concertation, ont réagi lors d'une conférence de presse. Après avoir souligné que les conseils de leurs établissements avaient tous voté "massivement" pour le protocole, ils ont marqué leur étonnement face à la décision de l'UT1. "Ils ont participé au processus de concertation, et rien ne laissait présager ce retournement de dernière minute", regrette Olivier Simonin.

En réponse aux craintes d'ingérences de l'Université de Toulouse sur l'UT1, Bertrand Monthubert réplique : "C'est sans fondement, et d'ailleurs, aucun établissement n'est majoritaire en nombre d'étudiants. Donc toutes les structures engagées dans le processus [au nombre de 21, NDLR] pourraient avoir la même réaction !".

Dans ce contexte, les quatre décideurs déclarent maintenant poursuivre le projet jusqu'au bout, "avec un mandat démocratique fort".

De notre correspondant à Toulouse, Frédéric Dessort | Publié le