Insa Centre Val de Loire : naissance officielle et premiers projets

Céline Authemayou Publié le
C’est désormais officiel : le 1er janvier 2014, l’Ecole nationale supérieure d'ingénieurs de Bourges (ENSIB) et l’Ecole nationale d’ingénieurs du Val-de-Loire (ENIVL) fusionneront pour donner naissance à un sixième Insa. L’Insa Centre Val de Loire devrait d’ici à cinq ans accueillir près de 2.000 étudiants au sein de deux campus, Bourges et Blois.

Le projet était à l’étude depuis plus d’un an mais la parution d’un décret au Journal officiel du 21 juin 2013 a confirmé l’annonce. A partir du 1er janvier 2014, le groupe Insa comptera six établissements, avec la création de l’Insa Centre Val de Loire, né de la fusion des deux écoles d’ingénieurs ENIVL et ENSIB.
"C’est un excellent exemple de la rationalisation du paysage des écoles d’ingénieurs, a noté Jean-Richard Cytermann, directeur adjoint du cabinet de Geneviève Fioraso lors de l’annonce de cette naissance. Je suis persuadé qu’à terme, deux solutions seront envisageables pour les établissements : l’appartenance à un réseau national ou l’intégration à une université."

L’ENIVL et l’ENSIB ont donc fait le choix du réseau. Tant pour rationnaliser leur fonctionnement que pour gagner en visibilité, grâce à la force de la marque Insa. "Il est clair que la visibilité garantit l’attractivité, constate, chiffres à l’appui Didier Marquis, président du groupe Insa. Chaque année, près de 14.000 lycéens viennent vers nous, pour 2.000 places en première année. Le nouvel établissement bénéficiera de cet attractivité."

Un excellent exemple de la rationalisation du paysage des écoles d’ingénieurs (J.-R.Cytermann)

7 spécialités d’ici 3 ans

1.700 étudiants d’ici à 2019, 160 personnels, 50 doctorants, un budget estimatif de 15 millions d’euros… Si les grandes lignes sont tracées, restent encore différents dossiers – centraux – à traiter. "Nous allons ainsi déposer au plus vite un dossier d’habilitation auprès de la CTI (Commission des titres d’ingénieur) qui tiendra une séance plénière en janvier prochain", explique Jean-Marie Castelain, administrateur provisoire de l’établissement.

Du côté des formations, une modification de l’ingénierie est en cours. Si l’ENIVL formait déjà ses ingénieurs en cinq ans, ce n’était pas le cas de l’ENSIB qui dispensait un cursus en trois ans. La première année de formation devra également être repensée, puisqu’à partir de la rentrée 2013,  les écoles du groupe Insa auront désormais 75% des crédits ECTS communs.

Un département Sciences et technologies pour l’ingénieur gèrera les deux premières années. Quatre spécialités seront ensuite proposées : maîtrise des risques industriels ; sécurité et technologies informatiques ; génie des systèmes industriels ; énergie, risques et environnement. "Trois autres spécialités (systèmes automatisés et informatique industrielle ; génie mécanique ; génie civil pour l’habitat et efficacité énergétique) viendront compléter cette offre dans les trois prochaines années", énumère Jean-Marie Castelain.

Le numérique au service d’une bi-localisation

Attaché à son implantation régionale et fortement soutenue par les collectivités locales, l’Insa Centre Val de Loire entend cultiver son originalité géographique en développant une stratégie de bi-localisation : l’établissement sera donc implanté à Bourges tout comme à Blois.
Les statuts de l’école, qui doivent être adoptés dans les trois mois suivant la publication du décret préciseront la répartition des formations mais la volonté est claire : faciliter les échanges grâce aux outils numériques. "Nous avons ainsi multiplié par trois le nombre de salles dédiées à la visioconférence", précise Romuald Boné, directeur de l’ENIVL. Une étude va être menée dans les prochains mois pour évaluer les besoins, "mais il est clair que le développement du numérique est indispensable pour créer un esprit de communauté", note Jean-Marie Castelain.

1,15 millions d’euros : le coût de la "convergence"
Pour financer la convergence des différentes fonctions des deux établissements, plusieurs acteurs ont apporté leur contribution.
L’ENIVL et l’ENSIB ont chacun apporté 250.000€ sur leurs fond propres, l’Etat 300.000€, et la région Centre 300.000€.
De leur côté, les conseils généraux et les communautés d’agglomération financent le projet à hauteur de 75.000€ chacun.
L'ENI Saint-Etienne se rapproche de Centrale Lyon
Après l’ENI Val de Loire, une autre école du groupe des ENI (Ecoles nationales d’ingénieurs) cherche à se rapprocher d’une marque forte. L’ENI Saint-Etienne va ainsi s’allier à l’école Centrale de Lyon. Le conseil d’administration de l’établissement a voté fin juin 2013 cette orientation à une large majorité.

Céline Authemayou | Publié le