À l'Institut catholique de Paris, transformations pédagogique et immobilière vont de pair

Céline Authemayou Publié le
À l'Institut catholique de Paris, transformations pédagogique et immobilière vont de pair
Dans la "version 2017" de l'ICP, la cour d'honneur cache un amphithéâtre de 400 places. // ©  Frédéric Albert
Débutés en juillet 2015, les travaux de rénovation immobilière de l’Institut catholique de Paris s’achèvent tout juste en cette rentrée 2017. L’établissement privé s’offre 1.000 m2 de surfaces supplémentaires. Et a profité de cette réhabilitation pour transformer et moderniser ses outils pédagogiques.

Après deux ans de travaux et "de bruit", le voilà fin prêt. Le campus rénové de l'ICP (Institut catholique de Paris) sera inauguré en grande pompe le 3 octobre 2017, mais, en ces temps de rentrée universitaire, les étudiants se sont d'ores et déjà emparés des lieux. Philippe Bordeyne, recteur de l'ICP, n'est pas peu fier de faire visiter les locaux de l'établissement d'enseignement supérieur privé, ravi que le silence règne de nouveau dans les couloirs.

Imaginé il y a cinq ans, ce projet de rénovation immobilière a permis d'optimiser l'aménagement de 4.000 m2 et de gagner 1.000 m2 de surface. Une gageure en plein Paris. Pour cela, la cour d'honneur a été entièrement creusée pour abriter, en sous-sol, un amphithéâtre de 400 places. Un plateau de 200 m2 dédié aux innovations pédagogiques a également été créé, pour accompagner la mutation des enseignements. "Le travail effectué couple transformation immobilière et transformation académique, détaille Philippe Bordeyne. L'un ne doit pas aller sans l'autre : cette cohérence était pour nous primordiale."

Faciliter les échanges entre composantes

En plus de la création de l'amphithéâtre, qui a vocation à accueillir colloques nationaux et internationaux, de nouveaux espaces dédiés à la vie étudiante ont été installés dans la cour d'honneur. La circulation au sein des bâtiments situés dans le 6e arrondissement de la capitale a quant à elle été revue, sous la houlette de l'architecte Jean-Marie Duthilleul.

"Nous avons veillé à mettre en relation toute la communauté, en fluidifiant les parcours au sein des bâtiments, mais aussi en repositionnant des salles de cours au cœur de la machine", détaille l'architecte. La faculté des sciences économiques a ainsi été installée dans le bâtiment principal, pour faciliter les collaborations avec les facultés de lettres et de philosophie. Une façon, pour Philippe Bordeyne, d'affirmer haut et fort la place prépondérante accordée aux humanités au sein de l'ICP.

Transformations éducative et numérique

Plus que la simple réorganisation spatiale des espaces, les travaux ont permis à l'établissement de repenser sa pédagogie. L'espace d'innovation pédagogique est doté d'un studio audiovisuel, d'une salle de projection et de matériels et mobiliers connectés. Les salles de cours ont été repensées : terminés les tableaux, place aux murs recouverts de Weleda et aux vidéo-projecteurs.

Pour accompagner la mise en place de ces équipements, un travail de fond a été mené par les équipes de la direction des systèmes d'information et du numérique de l'établissement. Plusieurs projets sont en cours de déploiement, à l'image d'une application mobile qui rendra accessible aux étudiants le contenu de leur scolarité, où qu'ils soient.

Côté pédagogie, de nouvelles formations vont voir le jour pour accompagner cette mutation. En 2018, un master Meef (enseignement), parcours "humanités numériques et innovation éducative", sera lancé. De nouveaux Mooc sont au programme et l'usage de la réalité virtuelle a été introduit au programme de trois masters.

20 millions d'euros financés grâce à l'emprunt

Pour financer les travaux d'un montant global de 20 millions d'euros, l'ICP a choisi la voie de l'emprunt bancaire, facilité par "des taux attractifs particulièrement bas", détaille Philippe Bordeyne. De plus, l'établissement a renoué avec une pratique qu'il avait délaissée : l'appel aux donateurs. Une campagne de naming a permis à 125 personnes d'acheter un fauteuil de l'auditorium, pour des sommes allant de 1.000 à 5.000 euros. "Nous sommes nés en 1875 grâce à l'investissement des familles et des grands donateurs, argumente le recteur. Nous souhaitons relancer cette tradition."

Une tradition qui devrait accompagner les prochaines transformations de l'école. Cette dernière consacrera cette année académique à préparer son projet stratégique, qui la mènera à l'horizon 2025.

Céline Authemayou | Publié le