L’ENI Saint-Étienne va devenir une école de spécialité de Centrale Lyon

Céline Authemayou Publié le
L’ENI Saint-Étienne va devenir une école de spécialité de Centrale Lyon
L'école Centrale de Lyon proposera, grâce à l'ENISE des diplômes de spécialité. // ©  Laurent Cérino / R.E.A
En signant une convention d’association mi-juillet 2015, Centrale Lyon et l’ENISE se sont engagées dans un partenariat stratégique d’envergure. D’ici à 2020, la seconde deviendra l’école de spécialité de la première. Un modèle voué à essaimer au sein des autres écoles centrales.

Le rapprochement était dans les têtes depuis près de deux ans. Il est désormais acté et implique des changements de taille pour l'ENISE (École nationale d'ingénieurs de Saint-Étienne) et Centrale Lyon. Approuvée par les conseils d'administration des deux écoles et validée par le ministère, la convention d'association signée le 16 juillet 2015 va permettre aux établissements de réorganiser leur offre de formation en faisant de l'ENISE une école de spécialité de Centrale.

"Aujourd'hui, il est indispensable d'élargir l'offre pour être concurrentiel face aux grands établissements européens, concède Franck Debouck, directeur de Centrale Lyon. Et les formations technologiques sont une voie à privilégier. Ce n'est pas un hasard si le MIT ou CalTech portent  le terme technologie dans leur nom…"

Des diplômes de spécialité à bac+3 et bac+5

Dans cette nouvelle configuration baptisée "Centrale Lyon Technologies", Centrale conservera un cursus d'ingénieurs généraliste, tandis que l'ENISE se concentrera sur les filières de spécialité. Elle proposera des diplômes d'ingénieurs ainsi que des diplômes intermédiaires, de niveau bac+3. Si peu d'établissements ont déjà franchi le pas, ils sont nombreux à y penser. Depuis plusieurs semaines, la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs), la CGE (Conférence des grandes écoles) et la CTI (Commission des titres d'ingénieurs) se penchent sur le sujet, avec pour objectif de créer un diplôme d'assistant ingénieur.

"La CDEFI souhaite tester ce diplôme dans deux régions pilotes. Nous sommes intéressés par la démarche, annonce Franck Debouck. Il faut bien avoir en tête que les jeunes Européens n'ont pas chez eux d'équivalent aux classes préparatoires aux grandes écoles. Si nous voulons les attirer, il faut donc disposer d'une capacité d'accueil nouvelle."

Un nouveau label estampillé Centrale

Dès la rentrée 2017, les premiers recrutements devraient être organisés au sein de la "nouvelle" ENISE, rebaptisée provisoirement "ENISE, école des spécialités de l'École centrale de Lyon".  Si le nom est encore sujet à discussions, c'est parce qu'il va en réalité concerner les cinq écoles centrales (CentraleSupélec, Lille, Lyon, Marseille et Nantes).

"Au fil des discussions, il nous est apparu important de construire un modèle pouvant être dupliqué au sein des autres écoles du groupe", explique Franck Debouck, pilote du projet pour les cinq établissements centraliens. Centrale Lille, en pourparler avec l'ENSAIT et Chimie Lille pour un éventuel rapprochement, pourrait être intéressée par la démarche. Si rien n'est encore défini, le nom du label pourrait être "École centrale de spécialité". Cette initiative n'est pas sans rappeler celle entreprise en 2014 par Arts et Métiers ParisTech, qui entend créer un réseau avec d'autres écoles d'ingénieurs pour couvrir des technologies de niche.

L'ENISE, de son côté, a jusqu'en 2020, date de la fin de son plan quinquennal, pour finaliser son intégration au sein de Centrale Lyon.

Le site de l'ENISE à Roanne pointé du doigt par la CTI
À la rentrée 2013, l'ENISE ouvrait un nouveau parcours pour sa spécialité génie civil, intitulé "construction bois". Les élèves inscrits dans ce cursus suivaient leur formation sur le site de l'ENISE, à Roanne (42). Dans son dernier avis datant de début 2015, la CTI a épinglé l'école pour l'ouverture de ce site, faite sans autorisation de la commission. Cette dernière a donc demandé à l'école de stopper les recrutements du parcours "construction bois" et de réintégrer tous les élèves à Saint-Étienne, au plus tard pour la rentrée 2016.

Céline Authemayou | Publié le