La 3ème enquête d'insertion des diplômés d'université publiée dans la discrétion

Olivier Monod Publié le
Le ministère de l'Enseignement supérieur a publié discrètement la nouvelle enquête insertion des diplômés de l'université, mardi 13 novembre. Des problèmes de méthodologie persistent.

Pour  sa troisième édition, l’enquête insertion des diplômés de l’université ne fait pas dans la nouveauté. Elle affiche des taux d’insertion conséquents : 89% après un DUT, 92% après une licence pro et 91% après un master ont un emploi, 30 mois après l'obtention de leur diplôme.

Toutefois, ces chiffres sont à relativiser. Ce taux d’insertion est calculé sur la base des diplômés 2009 rentrés sur le marché du travail immédiatement après leur diplôme, soit 39% des masters, 55% des licences pro et 12% des DUT. L'étude ne donne pas d'informations sur le reste des promotions, si ce n'est que 87% des DUT, 31% des licences pro et 38% des masters ont poursuivi leurs études.

64% des diplômés de masters ont un poste conforme à leur niveau d'étude

Les chiffres intéressants sont donc ailleurs, plus précisément dans l’onglet « caractéristiques des emplois occupés par les diplômés de master 2009 » (pdf). Ainsi, 20% des diplômés occupent un emploi de niveau intermédiaire et 10 % sont employés. Seuls 64 % des masters étudiés ont un poste conforme à leur niveau d’étude (cadre ou catégorie A de la fonction publique).

Autres points à noter : le volontariat international ne concerne que 1% des diplômés bac +5 ; seuls 18 % des diplômés d'universités se tournent vers la fonction publique (contre 63% dans le privé) ; ou encore les titulaires d’un diplôme d’histoire-géographie sont majoritairement précaires (44% en CDD contre 37 % en CDI).

Ne pas tirer de conclusions hâtives

La seule différence par rapport aux années précédentes est l’attitude de l’Etat vis-à-vis de cette étude. Valérie Pécresse avait organisé un raout médiatique vantant les mérites de ce premier « classement » des universités. Laurent Wauquiez s’était fendu d’un communiqué laudateur pour les universités. Geneviève Fioraso s’est contentée d’un communiqué volontairement court.

Un profil bas qui devrait plaire aux observateurs. « Il ne faut pas tirer trop de conclusions de cette étude, précise Marc Boudier, ancien président de Resosup, le réseau qui fédère les observatoires de l'enseignement supérieur. Aucune étude n’est pleinement satisfaisante et il faut avoir conscience de leurs limites. » Cette leçon semble être acquise par le ministère.

 

Olivier Monod | Publié le