L’ENSGSI se donne "48 heures pour faire vivre des idées"

De notre correspondant dans l'Est, Philippe Bohlinger Publié le
L’ENSGSI se donne "48 heures pour faire vivre des idées"
Du 12 au 14 novembre 2015, 1.200 élèves en France et dans le monde ont participé aux "48 heures". // ©  Philippe Bohlinger
Le dispositif pédagogique "48 heures pour faire vivre des idées" créé par l’ENSGSI (Université de Lorraine) a vu plancher mi-novembre plus d’un millier d’étudiants sur des problématiques d’innovation soumise par des PME-PMI. L’école d’ingénieurs de Nancy s’est appuyée sur un réseau d’encadrants formés par ses soins.

"Nous sommes la plus importante opération école-entreprise au monde sur ces étapes en amont de l'innovation", se félicite Vincent Boly, enseignant-chercheur à l'ENSGSI (École nationale supérieure en génie des systèmes et de l'innovation) et cofondateur, avec Raphaël Bary, du dispositif pédagogique "48 heures pour faire vivre des idées".

Futurs ingénieurs, étudiants en IUT mais aussi aspirants compagnon du devoir ou apprentis verriers, 1.200 élèves en France et dans le monde, issus d'une soixantaine de formations, ont participé du 12 au 14 novembre 2015 aux "48 heures". Par groupes de dix à quinze, les participants ont planché sur l'une des sept problématiques soumises par des PME-PMI (agro-alimentaire, automobile, bâtiment, etc.), avant de mettre en commun leurs idées.

Familiarisé avec le travail en équipe via une épreuve de "team building", chaque groupe a pu laisser parler sa créativité, avant d'attaquer les études amont à l'innovation (recherche d'informations, veille technologique, analyse d'antériorité). Les équipes ont dû ensuite synthétiser leurs idées sur une fiche numérisée et défendre leurs deux meilleurs projets selon le principe du "cinq minutes pour convaincre".

Former les encadrants : une priorité

À l'origine ouvertes aux seules écoles de l'INPL (Institut national polytechnique de Lorraine), devenu collégium Lorraine INP, les 48 heures, qui existent depuis 16 ans, ont élargi leur périmètre à partir de 2007. Cette année, huit centres régionaux en France et quatre sites à l'étranger (Santiago, Bogota, Oran et Bahreïn) ont participé à l'aventure. Environ 70 encadrants (enseignants, chercheurs, spécialistes métiers, cadres professionnels) ont été mobilisés au niveau national et international.

La difficulté, dans ce type de pédagogie, c'est que le professeur change de rôle pour devenir un accompagnant : les étudiants apprennent les méthodes de créativité via des MOOC (C. Maranges)

L'ENGSI veille à former les encadrants, à l'image de l'Insa Toulouse qui a accueilli 280 étudiants cette année dans la ville rose, soit le plus important centre des "48 heures".

"Nous avions décidé pour la deuxième édition, en 2014, d'élargir le dispositif au-delà du périmètre de l'Insa Toulouse, en associant d'autres écoles d'ingénieurs. Il était donc nécessaire de former une vingtaine de tuteurs. En effet, la difficulté dans ce type de pédagogie, c'est que le professeur change de rôle pour devenir un accompagnant : les étudiants apprennent les méthodes de créativité via des MOOC, tandis que nous sommes davantage là pour les débloquer, les conseiller, les recadrer, les booster lors des moments un peu critiques", témoigne Claude Maranges, enseignant-chercheur à l'INSA Toulouse.

Maître de conférences en créativité et management à l'ENSGSI, confondateur des "48 heures", Raphaël Bary est venu former l'équipe encadrante toulousaine. Preuve de la pertinence du dispositif, celui-ci a été choisi par le consortium InnovENT-E, un projet labellisé Idefi, comme première ressource à partager dans le cadre de sa mission de déploiement de formation à l'innovation et à l'export pour les PME-PMI.

5.000 participants en 2017

Ambitieux, les animateurs des "48 heures" dévoilent leur objectif : passer le cap des 5.000 étudiants d'ici deux ans. Pour ce faire, ils entendent étoffer la participation d'établissements étrangers (200 étudiants cette année) en intéressant des universités américaines, ainsi que des écoles allemandes et espagnoles.

Enfin, Vincent Boly annonce l'organisation pour 2016 d'un second dispositif "48 Heures" plus orienté autour des phases d'enrichissement des idées innovantes. Et l'intéressé de conclure : "Il faut bien proposer autre chose aux étudiants que des cours en amphi".

De notre correspondant dans l'Est, Philippe Bohlinger | Publié le