L'immigration étudiante en débat au Sénat

Sandrine Chesnel Publié le
Le Sénat a débattu mercredi 24 avril de l'immigration étudiante. Titres de séjour, enseignement en anglais, Campus France... Des discussions sereines qui ont fait apparaître une certaine similarité de points de vue entre tous les participants. Le ministre de l’intérieur Manuel Valls a conclu les échanges en annonçant qu’une circulaire sur les étudiants étrangers serait publiée à court terme, peut-être avant l’été.

Mettre en place un titre de séjour pluriannuel pour les étudiants étrangers, améliorer la qualité de leur accueil, faciliter leurs démarches administratives en les dématérialisant… Les grandes axes du proposition de loi Gillot dont les sénateurs et sénatrices ont débattu mercredi soir étaient déjà connu et ont, semble t-il, emporté l’adhésion de la majorité des participants.

Quelques pistes de réflexion supplémentaires ont été évoquées par le ministre de l’intérieur Manuel Valls, qui a ouvert et conclu les débats. Parmi celles-ci : "la limitation des redoublements à un seul par cycle", et une éventuelle hausse de la contribution financière. Intervenant après le ministre, la ministre de l’enseignement supérieur Geneviève Fioraso a souligné qu’au contraire, le faible coût des études supérieures en France pouvait être mis en avant comme un atout.

La mise en place d’un titre de séjour pluriannuel a été présenté par presque tous les intervenants comme le moyen privilégié de faire cesser le cauchemar annuel du renouvellement des titres de séjour. La sénatrice PS Dominique Gillot a indiqué qu’il lui semblait important de vérifier chaque année "le sérieux des études suivies" par les étudiants étrangers. La sénatrice Bariza Khiari (PS) a, elle, suggéré que ce titre de séjour pluriannuel intègre une prolongation d’un an après le diplôme pour permettre à l’ancien étudiant de se constituer une première expérience professionnelle - aujourd’hui 75% des diplômés étrangers qui en font la demande l’obtiennent a t-elle indiqué.

Mettre à plat le fonctionnement de Campus France

La question de l’enseignement de certaines matières en anglais – voire en allemand, a proposé Geneviève Fioraso - a introduit un peu de contradiction dans les débats puisque Jean-Pierre Chevènement a dit son opposition à cette proposition. La ministre de l’enseignement supérieur a pourtant précisé que le passage du diplôme continuerait de se faire en français.

La nécessité de mettre à plat les objectifs et le mode de fonctionnement de l’agence Campus France a enfin réuni tous les intervenants. Une évaluation qui pourrait amener à faire évoluer cette agence afin qu’elle ne soit plus l’antichambre des consulats, mais placée sous l’égide des universités.

Sandrine Chesnel | Publié le