L'UNEF met la pression sur le gouvernement

Emmanuel Vaillant Publié le
Un an après l'élection de François Hollande qui avait promis de faire de la jeunesse sa priorité, l'UNEF tenait à Toulouse du 18 au 20 avril son 83ème congrès.

"La part du contrat n'est toujours pas tenue. On n'est pas à l'heure des bilans mais la rupture s'approche. Si le gouvernement rate ce rendez-vous il devra s'attendre à une rentrée très difficile." Comme attendu, le président du premier syndicat étudiant, Emmanuel Zemmour, réélu ce week end, a clairement exprimé de l'impatience et de l'insatisfaction vis-à-vis de la politique jeunesse du gouvernement. Se voulant même un brin menaçant.

Dans les travées de la salle de conférence qui réunissait un millier de délégués de l'UNEF, le mécontentement s'est exprimé sans retenue. "A force de renier ses engagements, Hollande a perdu le capital de confiance qu'il avait construit avec la jeunesse", lance Samuel, étudiant élu à Nantes. Ou encore, Léa, une étudiante de Toulouse : "Les promesses n'ont pas été tenues. Les réformes d'ampleur se font attendre sur le financement des études, sur la démocratisation de l'université, sur le cadrage national des diplômes, contre les disparités régionales entre les formations..."

C'est dans ce climat a priori tendu qu'est intervenue à la tribune du congrès la ministre de l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso. Et contre toute attente, son discours, entamé sous un chant révolutionnaire s'est conclu sous des applaudissements nourris. Accompagnée de Jean-Baptiste Prévost, ex-président de l'Unef qui a récemment intégré son cabinet, la ministre a assuré une opération déminage.

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