La "génération Y" désarçonne les entreprises

Marine Relinger Publié le

« C’est qui ce jeune qui se ramène au bureau le iPod sur les oreilles et qui fait ses grilles de vente tout en étant connecté sur Facebook ? » « C’est la Génération Y », a répondu François de Wazières, directeur international du recrutement de L’Oréal, un jour où l’un des managers du groupe l’a interpellé, passablement agacé. De son côté, Michel-Édouard Leclerc, P-DG du groupe E. Leclerc, est bien obligé de constater qu’« avec l’arrivée des jeunes cadres, c’est la déprime des assistantes, qu’ils relèguent à des tâches subalternes ! ».

Indépendante, impatiente et interconnectée

Des interventions recueillies pendant une conférence de l'université Dauphine (juin 2008) sur la gestion des carrières des nouveaux arrivants sur le marché du travail, c'est-à-dire les moins de 25 ans baptisés Génération Y (ou 2.0). Indépendante, impatiente et interconnectée... cette génération est décrite par Benjamin Chaminade, expert franco-australien en management des talents et auteur d’un blog sur la question, comme une « tribu » aux airs d’« enfant gâté ».

Les entreprises en ont besoin

Mais, plus internationale, très informée et naturellement formée aux nouvelles technologies, elle est aussi une chance pour l’entreprise. Et face au défi du renouvellement de leurs effectifs, qui prendra tout son sens en France à partir de 2010-2015, les recruteurs se creusent la tête pour savoir comment les embaucher et les fidéliser. Certes, ce discours semble surtout valable pour les élites de la jeunesse. Et comment reprocher à ces dernières leur exigence lorsque chasseurs et DRH se disputent « les mêmes moutons à cinq pattes venant des mêmes écoles, parlant quatre langues et jouant autant d’instruments de musique ? » comme le remarquait l’un des étudiants participants.

Marine Relinger | Publié le