La Grande-Bretagne veut démocratiser l'accès à l'université avec des campagnes de recrutement à l'américaine

De notre correspondante à Londres, Élisabeth Blanchet Publié le

Un nouveau système d'admission à l'université se profile en Grande-Bretagne. John Denham, ministre de l'enseignement supérieur britannique, l'a annoncé en cette rentrée universitaire. Inspiré des campagnes de recrutement à l'américaine, ce nouveau de "recrutement" consiste à repérer dans les lycées les plus défavorisés les élèves talentueux et à les attirer vers l'enseignement supérieur. Neuf universités renommées (Birmingham, Bristol, Exeter, King's College London, Leeds, Leicester, Newcastle, Southampton et Warwick) sont partenaires de ce nouveau projet.

Ces universités auront pour mission, à l'occasion de journées portes ouvertes dans les lycées, de conduire des interviews et d'identifier les élèves les plus aptes à suivre des études universitaires. Avoir des bons résultats au A-Level (équivalent du bac) ne sera plus un critère de sélection prioritaire. Un principe qui créé des remous du côté des lycées privés : ils considèrent le système injuste envers leurs élèves. Quant aux autres grandes universités non impliquées dans le projet, elles sont méfiantes et craignent une nouvelle forme d'intrusion dans leur système de sélection des étudiants.

Ce projet s'inscrit dans le processus de démocratisation de l'accès à l'université lancé en 1997 par Tony Blair qui avait pour objectif : amener 50 % des 18-30 ans à aller à l'université d'ici 2010. Dix années plus tard, seulement 42 % de cette classe d'âge suit une formation dans l’enseignement supérieur. Le gouvernement britannique, malgré tous ses efforts, est encore loin d'atteindre ses objectifs.

De notre correspondante à Londres, Élisabeth Blanchet | Publié le