La Grande-Bretagne veut tester le système de franchise pour ses universités

De notre correspondante à Londres, Élisabeth Blanchet Publié le
David Willetts, le nouveau ministre britannique de l'Enseignement supérieur, a présenté un projet de « chaînes d'universités », selon un modèle proche de celui de la franchise. Ces établissements proposeraient des formations estampillées par des universités de renom, The University of London dans un premier temps.

Le système de franchise peut-il apporter un gage de qualité à des institutions universitaires ? David Willetts a défendu ce projet en juin 2010 à Oxford. Son idée est simple : « étiqueter » les formations d'établissements universitaires récents d'un « label » largement reconnu dans le monde du travail. Il y voit également l'opportunité d'aménager le territoire et de répondre à une demande locale : davantage d'étudiants auraient ainsi accès à des formations prestigieuses tout en restant à proximité de chez eux. Par ailleurs, si ces universités n'avaient plus à préparer leurs propres cursus, elles pourraient, selon le ministre, concentrer leur potentiel sur la qualité de l'enseignement.

Utiliser l'image de marque d'une grande université

L'idée de « chaînes d'universités » n'a rien de nouveau. Au contraire, les propositions de David Willetts renvoient à il y a plus d'un siècle, quand les universités d'Angleterre et du pays de Galles fondées entre 1849 et 1949 délivraient des diplômes de The University of London. Ce n'est qu'après 1949 qu'elles ont gagné l'autonomie d'octroyer les leurs. « Je ne suggère pas la suppression de cette autonomie, précise-t-il. Cependant, les institutions qui choisiront le système d'examens externes fourniront des qualifications plus robustes et déjà reconnues par les futurs employeurs. C'est une façon pour elles de se développer d'un coup sans avoir à lutter pour établir leur réputation », poursuit-il.

Les propositions de David Willetts ont pour l'instant suscité des réactions positives de la part du Russell Group (qui regroupe les universités d'élite du pays). Pour sa responsable, Wendy Piatt, l'idée du nouveau ministre doit être analysée avec soin pour assurer que la qualité de l'enseignement et l'apprentissage fondé sur la recherche intensive soient préservés dans les formations offertes par les nouvelles chaînes. Mais, à l'heure où le nouveau gouvernement vient d'annoncer un budget particulièrement austère, les feux sont plutôt braqués sur la mésentente entre le conservateur David Willetts et le libéral-démocrate Vince Cable, ministre du Commerce, de l'Innovation et des Compétences. Le premier défend l'augmentation des frais de scolarité, le second aurait l'intention de réduire le nombre d'entrées à l'université.

De notre correspondante à Londres, Élisabeth Blanchet | Publié le