Le président de la CTI engage les écoles d’ingénieurs à "ne pas adopter de position défensive"

Sylvie Lecherbonnier Publié le

Rapport de l’AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) sur les masters d’ingénierie, étude de l’Institut Montaigne pour « adapter la formation des ingénieurs à la mondialisation », tribune du président de l’UPMC, Jean-Charles Pomerol , ou édito du directeur de Sciences po Paris, Richard Descoings … En ce début d’année 2011, les écoles d’ingénieurs sont critiquées de toute part sur leur manière de former les ingénieurs dont la France a besoin. Ils ne seraient pas assez innovants, trop entrepreneurs et formés sur un modèle unique.  

A l’occasion du colloque annuel de la CTI (Commission des titres d’ingénieur), le 8 février 2011 à Paris, son président Bernard Remaud a invité les écoles d’ingénieurs à « ne pas adopter de position défensive » face à ces attaques. Elles « mettent en lumière le rôle que doivent jouer les écoles d’ingénieurs dans l’évolution de l’enseignement supérieur voire de la société. Elles nous engagent à aller plus loin dans ce que nous entreprenons déjà largement ».

Un déficit de communication

Pour le président de la CTI, ces accusations montrent un déficit de communication des écoles. « Nous ne savons peut-être pas nous vendre. Nous donnons une image de fermeture alors que ce n’est pas le cas. Nous avons un effort de communication à faire vers le grand public », assène-t-il. La Commission réfléchit ainsi à la publication de « données certifiées » sur chaque école.

Autre chantier : l’innovation. Pour Bernard Remaud, « la CTI et les écoles doivent affiner leurs réflexions sur l’initiation à la recherche et la formation à l’innovation. La difficulté aujourd’hui n’est pas le manque de recherche dans les écoles d’ingénieurs mais bien comment passer de la recherche à l’innovation. » Deux autres champs feront l’objet de la vigilance de la Commission lors des prochains audits d’écoles : la gouvernance et l’international. Des pas suffisants pour faire taire les critiques ?

Titres d’ingénieurs : vers une habilitation quinquennale ?

Depuis que la DGESIP (Direction générale pour l’enseignement supérieur et l’insertion professionnelle) a décidé de passer de quatre à cinq ans la durée des contrats passés entre le ministère et les universités, la CTI réfléchit à harmoniser ses procédures et à réduire de six à cinq ans son évaluation périodique des titres d’ingénieur.

« Nous ne sommes pas opposés à ce passage en cinq ans, confirme Bernard Remaud. Il nécessite cependant une interaction entre la CTI et l’AERES. Interaction que nous n’arrivons pas à mettre en œuvre depuis plusieurs années maintenant.» Une porte serait néanmoins en train de s’ouvrir avec de nouvelles prises de contact entre les deux institutions. A suivre…

Pourquoi tant de haine M. Pomerol ?

Directeur de l'école des Mines de Saint-Etienne, Philippe Jamet réagit sur son blog EducPros à la tribune de Jean-Charles Pomerol , président de l'UPMC (université Pierre et Marie Curie - Paris 6), concernant la formation d'ingénieurs.

"Directeur d’une école qui a fortement investi dans les nouvelles formations d’ingénieurs, notamment par la voie de l’alternance, je ne suis pas de ceux qui considèrent ce sujet comme tabou, bien au contraire, écrit-t-il. Ce n’est donc pas le fond, mais davantage la forme et la construction scientifique de l’argumentaire de ce distingué collègue qui me chagrine."

Lire sa réaction dans un billet intitulé Pourquoi tant de haine, Monsieur P. ?

Sylvie Lecherbonnier | Publié le