Le classement des 32 CHU (centre hospitalier universitaire) français réalisé par l’Institut Necker à la demande du gouvernement jette un pavé dans la mare. Publié par Les Echos , il révèle des écarts de performance scientifique très importants entre les centres parisiens (Necker, Cochin, Saint-Antoine ou La Salpêtrière) et ceux de province, exceptions faites de Lyon, Toulouse, Nantes ou Nice. Une exception française alors qu’en Allemagne ou en Grande-Bretagne, des unités de recherche émergent aussi en région et enregistrent des écarts entre eux beaucoup plus réduits.
Manque de motivation
Verdict de Philippe Even, ancien doyen de la faculté de médecine de Paris 5 qui a réalisé l’enquête : « Les CHU sont à bout de souffle. Leur nombre, leur mission, leurs moyens et surtout leur état d’esprit doivent être complètement revus ». Trop nombreux dans l’hexagone avec des collectivités qui ont voulu « leur CHU », les centres atteignant la masse critique de chercheurs sont rares. Outre la taille et la dilution des moyens, la motivation des chercheurs est aussi mise en cause : les deux tiers des chercheurs hospitalo-universitaires ne publient rien selon le rapport.
