Les universités espagnoles vivent leur "Opération Campus"

De notre correspondant à Barcelone, Armand Chauvel Publié le

Le gouvernement espagnol va investir jusqu’à 2,3 milliards d’euros dans son programme « Stratégie universitaire 2015 » destiné à améliorer la classification des universités espagnoles en Europe et leur internationalisation.
Dans un premier temps, 150 millions seront destinés à l’amélioration des infrastructures dans le cadre du programme CEI, Campus d’Excellence Internationale.

Se spécialiser pour se distinguer hors des frontières

« L’objectif est que chaque campus se distingue par sa spécialisation et devienne attractif pour les professeurs et les étudiants à une échelle internationale », a expliqué la ministre des Sciences et de l’Innovation, Cristina Garmendia. Le recteur de l’université de Vigo, en Galice, Alberto Gago, se félicite de cette approche : « Bien que cela ne se reflète pas dans les classements internationaux, nos universités ont un bon niveau général ; ce qui nous manque, ce sont des centres d’excellence qui tirent l’ensemble vers le haut et le donnent à connaître hors de nos frontières. » Sur vingt mille étudiants, Vigo n’accueille que 620 non-Espagnols, chiffre qu’il aimerait doubler.

Une autre idée-force du CEI et de la Stratégie universitaire 2015 est d’accroître la collaboration entre universités mais aussi entre universités et entreprises. L’université de Vigo souhaite favoriser ce mouvement dans au moins cinq domaines : sciences de la mer, TIC, ingénierie industrielle, technologie des aliments et économie. Pour Alberto Gago, les autorités ont pris conscience qu’il fallait « créer des groupes de recherche de plus forte masse avec des objectifs communs, mais des directions externes ».

Des moyens aux universités en baisse

Curieusement, l’annonce de toutes ces mesures coïncide avec une diminution des ressources allouées aux universités par certaines communautés autonomes pour leurs dépenses courantes. Madrid a entériné une baisse de 30 % en 2009 et Valence envisage une baisse de 25 %. « Cela résulte de dissensions politiques et de la baisse des recettes fiscales liée à la crise, mais je crois que, dans l’ensemble, toutes les régions d’Espagne continueront à parier sur leurs universités », prévoit Alberto Gago. À titre d’exemple, la Galice augmentera l’an prochain le budget de ses trois universités (400 millions d’euros) de 4 %.


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