L’INPL veut compenser son impact carbone

Philippe Bohlinger Publié le

L’Institut national polytechnique de Lorraine (INPL) s’est engagé dans une double démarche pour réduire son impact écologique sur la planète. D’une part, elle réfléchit à des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de ses services centraux. D’autre part, elle va compenser les 315 tonnes de CO2 produites en 2008-2009 en finançant des projets locaux peu consommateurs d’énergie. Objectif : réduire les émissions de 15 % en dix-huit mois.

Première étape : un bilan carbone

Cette démarche verte s’est appuyée sur le partenariat noué avec l’association Ecota (voir encadré ci-dessous), fondée par Philippe Lerouvillois, un professeur associé à l’INPL. Première étape, le bilan carbone a été réalisé par un ingénieur-stagiaire recruté par Ecota, et s’est concentré sur les 3000m² du bâtiment de la présidence en excluant les opérations de maintenance. Les services techniques font l’objet d’un bilan séparé. Un tel bilan avoisine les 5000 euros. Pour gagner du temps lors du prochain, Nathalie Coudry, ingénieur d’études, correspondante pour la démarche d’administration éco-responsable, envisage « la mise en place d’un paramétrage du système informatique de gestion qui devrait permettre d’aller plus vite dans la collecte des données».

Des pistes pour réduire sa consommation énergétique

Courant septembre, une « green team » rassemblant 8 enseignants-chercheurs et personnels administratifs a défini un plan d’attaque « vert » pour réduire les émissions sur les principaux postes : les trajets domicile-travail qui représentent 38% des émissions et l’équipement informatique, 18%. Ecota a déjà identifié des pistes : encourager le covoiturage, mieux communiquer sur les abonnements de transport en commun subventionnés par l’INPL, accroître la durée d’amortissement du parc informatique, réduire le nombre d’imprimantes, etc.

« Un rapport de préconisation va être remis au président et des groupes de travail associant le personnel administratif seront chargés d’étudier la faisabilité des mesures proposées », détaille Philippe Lerouvillois.

Compenser plutôt que réduire ses émissions de CO2

Quant à la compensation des 315 tonnes de CO2… Ecota va proposer au président de l’INPL, François Laurent, de corriger cet impact en finançant des projets d’efficacité énergétique dans l’habitat social et la production d’énergie renouvelable. A raison de 100€ pour compenser une tonne de CO2, le montant de la facture s’élèverait à 31 500 euros.

« Mais pour une première année de fonctionnement, nous trouvons raisonnable de proposer à l’INPL de ne compenser que les émissions propres au bâtiment, en excluant donc les trajets domicile-travail», explique le président d’Ecota. Soit une enveloppe de 10 à 15 000 euros. Un premier pas dans la démarche de Plan vert pour les campus inscrite dans le projet de loi Grenelle. A terme, l’établissement souhaite étendre l’expérience à ses huit écoles d’ingénieurs.

Démarche « verte » : des experts en appui
 
Membre d’un réseau d’enseignants-chercheurs soucieux de promouvoir le développement durable, Philippe Lerouvillois s’est formé à la méthode du bilan carbone via l’association CM3E (Club maîtrise de l’énergie et de l’environnement enseignement) basée en Seine-Maritime et l’Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).
En janvier 2009, il a créé l’association Ecota. Celle-ci vise à inciter les collectivités, entreprises et exploitations agricoles, à réduire leurs émissions de CO2 tout en soutenant, via un fonds d’investissement associatif, la production d’énergie renouvelable en Lorraine. Chaque engagement dans une démarche de compensation auprès d’Ecota entraîne l’adhésion automatique à l’association et donne, par conséquent, un pouvoir de décision sur l’affectation des fonds. Dans un premier temps, Ecota va soutenir le développement de petites unités de méthanisation (production de biogaz par décomposition de la matière organique) pour les exploitations agricoles. Un projet conduit au sein de l’INPL.

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