Loi ESR : des avancées et des inquiétudes pour Terra Nova

Camille Stromboni Publié le
Terra Nova, think tank classé à gauche, publie son point de vue sur la loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, dans une note du 11 mars 2013. Et espère faire entendre sa voix lors des débats parlementaires.

Quelques points positifs, et plusieurs inquiétudes. Terra Nova relève dans le projet de loi ESR plusieurs "avancées réelles" : le renforcement de la parité, l'ajout du transfert technologique dans les missions du service public de l'enseignement supérieur, la transformation de l'AERES (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) en "une agence d'accréditation", la mention de l'attractivité du territoire national, ou encore l'inscription de la "formation tout au long de la vie" comme première mission de l'enseignement supérieur.

Le think tank déplore l'absence de deux mesures fondamentales pour la réussite des étudiants : "rendre possible les parcours modulaires et différenciés en licence" et "permettre qu'existent de véritables masters en deux ans, avec sélection à l'entrée"

Habilitation, communauté scientifique et gouvernance des université

Le laboratoire d'idées soulèvent également plusieurs "points de vigilance" dans la loi. Tout d'abord le passage de l'habilitation à l'accréditation. Terra Nova y voit une bonne chose, mais souligne le risque, avec le cadrage national des diplômes, "d'enfermer l'innovation pédagogique dans de nouvelles contraintes au nom de l'uniformité nationale".

Les communautés scientifiques seront-elles un progrès par rapport aux PRES ? Le think tank se demande en effet si ce nouveau modèle répondra aux défis que représentent le caractère non pluridisciplinaire de beaucoup d'universités, l'éclatement entre universités, grandes écoles et lycées, et l'empiètement des fonctions entre universités et établissements nationaux de recherche.

Quant à la nouvelle gouvernance des universités, Terra Nova y voit un "modèle unique mal adapté à la diversité du terrain", et prône une certaine liberté, donnant aux établissements la possibilité de s'organiser selon leur "génie propre". "Une procédure en deux temps, où le conseil d'administration élirait le président parmi une liste de candidats établie par un véritable Sénat académique paraitrait plus appropriée", propose-t-il également, afin de garantir la légitimité académique et les talents managériaux du président.

Terra Nova conclut sur la nécessité d'amender le texte, et souligne, lui aussi, sa volonté de peser dans le débat parlementaire pour défendre ses positions.

Camille Stromboni | Publié le