Louise Béliveau (Université de Montréal) : "les Français représentent 30% de nos étudiants étrangers"

Propos recueillis par Emmanuel Vaillant Publié le
Louise Béliveau (Université de Montréal) : "les Français représentent 30% de nos étudiants étrangers"
Louise Béliveau (Université de Montréal) // © 
L'université de Montréal accueille chaque année quelques 4.000 étudiants français, pour la plupart (70%) dès l'après-bac. De passage à Paris, sa vice-rectrice aux affaires étudiantes, Louise Béliveau, précise l'intérêt que son université porte au public français, alors que 11 universités québécoises sont en pleine promotion dans le sud de l'Hexagone.



Pourquoi l’université de Montréal effectue-t-elle chaque année une tournée en France pour recruter des étudiants français ? 


Le bureau du recrutement vient en France chaque année parce que nous apprécions particulièrement les étudiants français qui ont peu de difficultés d'adaptation chez nous. Ils représentent 30 % de nos étudiants étrangers.  Leur nombre a fortement progressé ces dernières années. Il est aujourd’hui stabilisé autour de 4.000 étudiants.

Nous ne cherchons pas à accroître la quantité mais la qualité en sélectionnant des étudiants ayant un haut niveau académique, soit après le bac, soit après une licence ou un master. Nous développons aussi beaucoup les cotutelles au niveau du doctorat : environ 200 actuellement. Cela permet aux étudiants d'être inscrits dans deux universités et de mener des travaux conjoints entre les laboratoires en France et au Québec.
 

Pour recruter des étudiants français, faites-vous face à une concurrence forte des autres universités québécoises, notamment des universités anglophones telles que Concordia et Mc Gill ?

"Dès l’aéroport, nous mettons en place des comptoirs qui accueillent les étudiants avant même de passer les douanes"

Oui. Seulement ce sont des universités concurrentes pour des étudiants plutôt non francophones L’université de Montréal reste la destination privilégiée des étudiants français notamment dans les filières de communication, de journalisme, de sciences politiques, de sciences économiques, de musique, de biologie, ou encore d’urbanisme. Et nous faisons tout pour conforter cette position.


Comment ?

Par la qualité de nos cursus évidemment mais aussi par un important dispositif d’accueil des étudiants étrangers. Dès l’aéroport, en période de pointe nous mettons en place des comptoirs qui accueillent les étudiants avant même de passer les douanes. Nous organisons aussi une semaine d’accueil des étudiants internationaux avec des ateliers sur des thèmes pratiques : comment s’abonner à l’électricité ou au téléphone, comprendre le système éducatif au Québec, se préparer aux examens… Nous avons aussi un service pour aider à trouver un logement ou des colocataires. Nous aidons les associations culturelles qui permettent aux étudiants de se retrouver par nationalité. Nous formons des étudiants de l’université pour qu’ils accompagnent comme des « parrains » les étudiants étrangers pendant leurs premiers mois. Enfin nous avons un bureau des étudiants internationaux qui compte sept personnes à temps plein.


Suite aux manifestations étudiantes du printemps 2012, le projet de hausse des frais de scolarité a été abandonné. Quelles sont les conséquences pour le financement de l’université de Montréal ?


Le nouveau gouvernement québécois élu en septembre 2012 a annulé cette hausse des frais universitaires en précisant que le sous-financement qui touche toutes les universités au Québec allait être compensé. Mais nous ne savons pas encore à quelle hauteur. Nous attendons en fait le consensus qui sortira du sommet de l’éducation prévu au début 2013.


Les étudiants français doivent-ils s’attendre à une hausse des droits universitaires ?

Non, ce n’est pas d’actualité. En vertu d’un accord bilatéral entre la France et le Québec les étudiants français paient en effet les mêmes droits que les étudiants québécois. C’est très incitatif pour les étudiants français. Pour l’instant aucune hausse n’est envisagée. La décision ne dépend pas de l’université mais du gouvernement. 

 « Etudier au Québec », la tournée des universités québécoises en France

Après avoir attiré près de 6000 étudiants l’année dernière, les journées spéciales « Etudier au Québec », organisées par le CREPUQ (Conférence des Recteurs et des Principaux des Universités du Québec),  s’arrêtent à Toulouse, Bordeaux, Montpellier et Lyon du 15 au 20 octobre 2012.

Onze universités québécoises sont présentes pour promouvoir la mobilité universitaire entre la France et le Québec et augmenter le nombre d’étudiants étrangers dans les universités françaises et québécoises. Le nombre d’étudiants français qui partent au Québec chaque année, est estimé à 10 000, soit près d’un tiers des étudiants étrangers du Québec.

Plus d’infos sur span style="font-weight: bold;">www.etudierauquebec.fr

Propos recueillis par Emmanuel Vaillant | Publié le