Médecine : le numerus clausus en PAES augmente, les effectifs explosent

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En 2010, 49.050 étudiants (dont 29.240 nouveaux bacheliers) en première année de médecine se sont disputés les 7.400 places offertes au concours de PCEM1. Soit une hausse spectaculaire de 89,7 % du nombre de candidats par rapport à 2002 (et même +119,3 % chez les nouveaux bacheliers), alors que le numerus clausus n’a augmenté que de 57,4 % sur la même période.

Le portrait robot de ceux qui réussissent


Selon une note d’information du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche datée de mai 2011, les chances de réussite aux concours de fin de première année de santé sont moins grandes pour les femmes ou les personnes issues d’un milieu peu favorisé. Elles le sont encore moins pour les candidats en retard dans leurs études et quasi nulles sans le bac S. Ce profil est relativement comparable aux étudiants des CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) scientifiques.

Plus d’un quart des étudiants de première année passent


Ainsi, seulement 11,2 % des nouveaux bacheliers inscrits en première année de médecine en 2007-2008 sont passés l’année suivante en PCEM2 (deuxième année du premier cycle des études médicales). Mais 37,7 % de ceux qui ont redoublé et ont retenté leur chance ont été récompensés. Au final, plus d’un quart des étudiants en médecine accèdent donc en deuxième année de médecine en un ou deux ans.

Que deviennent ceux qui ont échoué ?

À l’issue de la 1ère année, 62 % se réinscrivent en PCEM1, 18,6 % se réorientent dans une autre filière de fac et 19,4 % continuent leurs études hors université ou arrêtent leurs études. Au bout de 2 ans de PCEM1, parmi les deux tiers d’étudiants qui ne sont pas passés, un tiers se réoriente vers d’autres filières universitaires quand l’autre tiers ne se réinscrit pas à l’université. Les passerelles et réorientations à l’issue de la PAES restent le gros chantier à mener pour le ministère et les facultés.

PAES : le concours de médecine n’est pas le plus sélectif

La mise en place de la PAES (première année des études de santé) à la rentrée 2010 a-t-elle des conséquences sur l’attrait des filières et la réussite aux concours ? Pour le savoir, le site remede.org a recensé dans une quinzaine d'universités le ration entre nombre d’inscrits dans chacune des 4 filières (médecine, pharmacie, dentaire, sage-femme) et leur numerus clausus.

Surprise : le concours le plus sélectif n’est pas celui de médecine. Dans cette filière, les taux de réussite sont compris entre 12 % et 24 % : des résultats équivalents à ceux que l’on pouvait trouver avant la réforme, en PCEM1 (première année du premier cycle des études médicales). Les taux de réussite sont bien inférieurs dans les filières dentaire et sage-femme : entre 5 % et 10 % en général. Le concours de pharmacie est quant à lui nettement plus accessible avec des taux de réussite de 40 % en moyenne (sauf à Paris).

Du reste, l’ANEPF (Association nationale des étudiants en pharmacie de France) déplore la réforme qui « n’a fait que renforcer le manque d’attractivité des études de pharmacie. Le nombre d’étudiants inscrits en PACES présentant le concours de pharmacie est en nette diminution […] », indique l’association.

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