Mobilisation des universités : des présidents menacés

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Après plus de deux mois de contestation, le mouvement des enseignants-chercheurs connaît aujourd’hui des « noyaux de radicalisation », selon les propres termes du ministère de l’Enseignement supérieur. Une manière de faire allusion à certaines universités où la tension est montée d’un cran. Avec en première ligne des étudiants qui, s’inspirant de l’actualité sociale, ont séquestré (ou tenté de séquestrer) des présidents d’université. Du jamais vu !

Le premier à en avoir fait les frais a été le président de Rennes 2, Marc Gontard, le 6 avril 2009. Une centaine d’étudiants ont occupé le hall d’entrée de l’établissement, bloquant ainsi le président et le personnel dans les étages pendant plusieurs heures. Le lendemain, une situation similaire se déroulait à l’université d’Orléans. Le président, Gérald Guillaumet, et les personnels ont été bloqués dans les locaux, entourés par des étudiants qui se sont réunis en assemblée générale pour voter sur « la séquestration du président », selon la chargée de communication de la présidence.

Finalement, la situation s’est décantée dans la soirée, avec le choix d’une occupation des locaux pour la nuit sans séquestration. Dans d’autres universités (Strasbourg ou Paris 1), des étudiants ont essayé de perturber des réunions de conseils. Le président de l’université de Franche-Comté, Claude Condé, a même tenté de faire entrer ses élus des conseils scientifique et administratif « sous escorte policière », selon le communiqué d’une assemblée générale de l’établissement. Ces derniers ont alors refusé de siéger. Avec l’arrivée des vacances de Pâques, certains présidents misent sur une trêve des confiseurs pour apaiser les tensions.

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