À Neoma, une nouvelle direction pour aller au-delà de la fusion

Natacha Lefauconnier Publié le
À Neoma, une nouvelle direction pour aller au-delà de la fusion
Neoma va basculer du statut d'association loi 1901 à celui d'EESC. // ©  Neoma
Changement de directeur général et de statuts d’établissement, recrutements, projets immobiliers… Neoma (Reims, Rouen) joue plusieurs coups pour resserrer les liens avec ses territoires et tenter de grimper de quelques places dans les classements des écoles de commerce.

Frank Bostyn quittera fin avril 2017 ses fonctions de directeur général de Neoma. Yves Benard, président de l'école de management, a confirmé l'information, annoncée sur EducPros, à l'occasion d'une conférence de presse, donnée le 24 avril 2017. "Lorsque Frank Bostyn était arrivé à l'école il y a quatre ans, il était convenu qu’il resterait le temps de concrétiser la fusion entre Reims Management School et Rouen Business School", a souligné le président, qui assure que leurs "rapports sont excellents" et que la fusion est "très réussie". Preuve en est : l’ex-directeur général bénéficiera d’"un congé sabbatique bien mérité".

Un nouveau dG À la rentrée 2017

Son successeur, homme ou femme, devrait être recruté d’ici à la fin du premier semestre 2017, pour être en fonction avant la rentrée 2017. Une "short list" sera bientôt dévoilée. "Nous avons l’ambition de recruter une personne francophone, ayant une grande expérience internationale, du charisme et qui soit bon communicant", détaille Yves Benard. Le fait de n’avoir jamais dirigé d’école ne sera pas un critère éliminatoire, si la personnalité séduit sur les autres critères. "Nous voulons un profil académique crédible vis-à-vis des administrations. Et nous avons les moyens de nos ambitions", s'enorgueillit le président, directeur général par intérim.

La personne qui succédera à Frank Bostyn aura pour première mission de resserrer les liens avec les territoires Grand Est et Normandie, où sont installés les deux campus de l'établissement. "Ce volet va devenir très important dans les années à venir", confie Yves Benard. Le nouveau directeur général devra également passer plus de temps avec les parties prenantes, et moins avec l’interne, puisque les programmes des formations ont déjà été revisités par Frank Bostyn.

Arrivée d’une spécialiste des classements et de deux directeurs de programmes

Pour épauler cette nouvelle direction, une nouvelle équipe s'est d'ores et déjà mise en place. Le poste ouvert depuis près d’un an à la direction marketing devrait bientôt être pourvu. Une fonction actuellement assumée par Caroline Defaut, DGA marketing & business development de Neoma.

Sylvie Jean, professeure de marketing, prendra la direction du programme grande école de Neoma à compter du 15 mai prochain, après dix-sept années passées à l’Edhec. Charles Waldman, lui aussi professeur de marketing, sera à la prochaine rentrée le directeur académique des programmes MBA et executive MBA.

Notre objectif est de jouer dans la cour des grandes écoles européennes !
(Y. Benard)

Quant à Ibtissam Gueddi, spécialiste des classements internationaux venant de l’Essec, elle assure désormais à temps plein la gestion de l’activité de collecte et de traitement des données. "Nous ne sommes pas satisfaits de notre rang dans les classements français", reconnaît Yves Benard. Au vu de ses résultats pédagogiques et des progrès très récents faits en matière de recherche et de publication, l’école espère progresser l’an prochain. "Notre objectif est de jouer dans la cour des grandes écoles européennes dans quelques années !", déclare le président de Neoma.

Neoma opte pour le statut d'EESC

Pour accompagner ces mutations et ces objectifs, l'école a décidé de changer de statuts et d'adopter, à l'image de plusieurs consœurs, le statut d'EESC (établissement d'enseignement supérieur consulaire), en lieu et place de son statut d'association loi 1901. Neoma espère faire voter les modalités définitives à la mi-juin, afin d'être prête pour le prochain exercice social, qui débutera le 1er septembre 2017.

Ce changement structurel devrait permettre à Neoma d’"élargir ses sources de financement et [de] mener une politique d’investissement plus dynamique", précise l’école, en citant les investissements numériques effectués en matière de pédagogie innovante, telle la réalité virtuelle immersive.

"L’une des écoles françaises les plus profitables"

Recrutement de 50 enseignants, nouveaux partenariats académiques, mutualisation de services administratifs... La business school se targue d’être aujourd’hui "l’une des écoles les plus profitables de toutes les écoles nationales françaises, ex-consulaires comprises". Mieux encore, Yves Benard vante "le résultat net superbe par rapport au chiffre d’affaires", et "une trésorerie très excédentaire qui va être mise au service du développement de l’école". Difficile toutefois d'en estimer le montant précis : l'établissement ne publie pas ses données comptables.

Une Réhabilitation des campus

Pour porter cette dynamique de développement, des mouvements immobiliers sont au programme, pour un investissement de plusieurs dizaines de millions d'euros. "Nous réfléchissons à la création d'une structure ad hoc avec nos partenaires, chambres de commerce et collectivités territoriales, pour permettre la réhabilitation en profondeur de nos campus de Reims et de Rouen", fait valoir Yves Benard. À moyen terme (deux à quatre ans), ce sera le campus parisien, actuellement en location, qui pourra faire l’objet d’une opération immobilière. 

Reste à savoir si cette stratégie, menée sur plusieurs fronts en cette période de transition, réussira à convaincre investisseurs, actionnaires et nouveaux étudiants.

Natacha Lefauconnier | Publié le