Obama-Romney : ce qu’ils feront pour l’enseignement supérieur

Jessica Gourdon Publié le
Obama-Romney : ce qu’ils feront pour l’enseignement supérieur
Obama et Romney lors de leur 3ème débat // © 
Mardi 6 novembre 2012, les Américains se rendront aux urnes pour choisir leur président. Les résultats de l’élection auront des conséquences non négligeables sur l’enseignement supérieur américain.

Si les politiques sur l'enseignement supérieur se décident avant tout au niveau des états et des établissements, le gouvernent fédéral a entre ses mains quelques leviers décisifs, notamment en matière de pilotage du système d'aides (bourses et prêts étudiants).

Ces thèmes ont d'ailleurs été largement débattus pendant la campagne. Avec en arrière-plan, un constat préoccupant : le coût croissant des études et l'endettement de plus en plus important des étudiants, conjugués aux difficultés des jeunes diplômés sur le marché du travail.

Barack Obama : poursuivre la politique menée depuis 4 ans

Le programme de Barack Obama, c'est avant tout la poursuite de ses actions entreprises depuis 2009. Le président veut ainsi continuer la montée en puissance du système des bourses sur critères sociaux (les « Pell Grants »). Sous sa mandature, le nombre de bénéficiaires a bondi de 6 à 10 millions, tandis que les crédits associés sont passés de 14 à 40 milliards de dollars par an.

Barack Obama s'est aussi engagé, sous réserve de l'accord du Congrès, à maintenir des taux d'intérêts bas pour les prêts étudiants. En effet, ceux-ci sont dans leur grande majorité accordés par le gouvernement fédéral, suite à une de ses réformes.

Le président veut également mettre en place le "droit à l'effacement de la dette". Cette option, qui vient d'être approuvée par loi, permettra l'annulation du prêt lorsque l'étudiant l'aura remboursé à hauteur de 10% de son salaire mensuel pendant 20 ans.

En outre, l'administration Obama souhaite contrôler davantage le secteur des universités « for-profit » (celles qui sont à but lucratif), considérant que trop d'étudiants sortent de ces établissement avec des dettes qu'ils ne parviennent pas à rembourser.

Le président propose enfin de développer un outil on-line (le "college scorecard") qui permettra de choisir son université, en fournissant des statistiques sur le cout réel des études ou les salaires de sortie.

Mitt Romney : rationaliser les aides fédérales et remettre les banques au cœur du système de prêts

Le programme de Mitt Romney est porteur d'une autre philosophie. Le candidat républicain estime que les politiques d'Obama d'aides aux étudiants ont directement incité les universités à faire flamber leurs frais de scolarité (+25% en 4 ans).

Contrairement à Obama, il ne souhaite pas d'investissements supplémentaires dans les bourses : il propose de concentrer les "Pell Grants" sur les étudiants qui en ont le plus besoin, et de les stabiliser à leur niveau actuel.

Concernant les prêts étudiants, Mitt Romney veut remettre les banques privées, écartées par Barack Obama, au centre de ce marché, afin de le rendre plus compétitif et moins couteux pour les finances publiques.

Comme Barack Obama, Mitt Romney souhaite plus de transparence de la part des établissements, qui devront fournir davantage de statistiques sur les taux de réussite et les salaires d'embauche.

Mais parallèlement, il prône aussi davantage de dérégulation de ce secteur (moins de contrôles de l'Etat, notamment pour les universités « for-profit »), et appelle le secteur privé à investir encore plus ce domaine. Pour lui, seule la concurrence libre entre établissements permettra aux étudiants de trouver la meilleure formation au meilleur prix.


Jessica Gourdon | Publié le