Paris 2 dans Sorbonne Universités : un pas de plus vers la sortie

Camille Stromboni Publié le
Paris 2 dans Sorbonne Universités : un pas de plus vers la sortie
Université Paris 2 - Assas - 2012 // ©  Camille Stromboni
La situation s'aggrave au PRES Sorbonne Universités. Après l'élection du nouveau président du pôle, contre l'avis de Paris 2 Assas, cette dernière envisage de quitter le PRES sous huitaine.

La question était sensible. Tandis que l'université Paris 2 menace depuis quelques mois de quitter le PRES Sorbonne Universités, qui réunit également Paris 4 et l'UPMC (université Pierre et Marie Curie), le conseil d'administration du pôle s'est réuni pour élire son nouveau président, le 6 septembre 2013. Le précédent président élu, Pierre Grégory, avait quitté ses fonctions après moins de trois mois, au début de l'été 2013.

Deux candidats étaient en lice : l'un avait la préférence de Paris 2, le professeur d'Assas Marie Goré, l'autre a été élu, à une très large majorité. Il s'agit de Thierry Tuot, 52 ans, conseiller d'Etat, qui a récemment remis un rapport à Jean-Marc Ayrault sur la politique d'intégration de la France.

Une décision contre l'avis d'Assas

Un vote qui ne convient pas du tout à l'université de droit. "Le principe d'unanimité, qui était jusqu'ici respecté au sein du PRES, ne l'est plus. Nous ne pouvons entrer dans ce fonctionnement où certains imposent leur loi à d'autres", déplore son président Guillaume Leyte. Le juriste va convoquer le conseil d'administration de son établissement la semaine prochaine. "J'avais prévenu qu'un choix, contre notre volonté, remettrait en cause notre maintien dans le PRES. Notre retrait est donc envisageable dans la semaine qui vient", estime-t-il.

Pourquoi Guillaume Leyte ne souhaitait-il pas voir Thierry Tuot prendre la tête du regroupement ? "Nous avons une importante tradition d'indépendance et d'autonomie, ce qui est contradictoire avec le choix d'un conseiller d'Etat", résume-t-il. "Dans la République, si le monde universitaire est indépendant, le conseil d'Etat l'est tout autant", indique à l'inverse l'intéressé, qui espère surtout trouver au plus vite des solutions.

Mon profil me permet justement d'apparaitre comme un médiateur (T.Tuot)

"Je compte, dès aujourd'hui, demander à Paris 2 pourquoi son adhésion est remise en cause et tenter de réunir toutes les garanties dont elle a besoin pour rester dans le PRES. Mon profil me permet justement d'apparaitre comme un médiateur", explique le conseiller, qui a enseigné comme professeur associé dans les universités du Havre, de Paris 1 et à Sciences po.

Côté ministère, la position du recteur, exprimée lors du conseil d'administration précédent fin juin 2013, donne le ton. "Le Recteur tient à dire à l’université Panthéon-Assas sa conviction que la solution de l’isolement n’est pas une solution d’avenir. [...]", peut-on lire dans le procès verbal, où François Weil, concluait "en rappelant, en spécialiste de l’Histoire des Etats-Unis, que les sécessions sont très coûteuses".

Reste à savoir quelle alternative s'offre à l'université de la rue d'Assas, en cas de sortie du PRES...

Aller plus loin
- Lire le portrait de Thierry Tuot dans Libération.
- Lire des éléments de biographie sur le site de Sciences po Paris.
- Lire son rapport (pdf).

Camille Stromboni | Publié le