Pécresse présente ses « états généraux » de la recherche

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L’annonce du projet avait été révélée dans la presse dès fin août 2008. Mais c’est lors du Conseil des ministres du 3 septembre 2008 que Valérie Pécresse a présenté officiellement ses priorités de recherche pour 2009-2012. Pour mettre en œuvre son plan stratégique, une large concertation associant la communauté scientifique, les milieux économiques et les associations doit se dérouler d’octobre 2008 à mars 2009.

D’ici à la fin du mois, un comité constitué d’une dizaine de personnalités sera chargé de « dresser une cartographie très large des enjeux » (sociétaux, scientifiques, technologiques et organisationnels). Des groupes de travail thématiques seront mis en place dans un second temps pour approfondir la réfléxion dans chacun des grands axes. Il devrait sortir de cette vaste réflexion un document-cadre soumis pour avis au Haut Conseil de la science et de la technologie, puis en Conseil des ministres (1).

Cette large concertation ne séduit pourtant pas tout le monde. Le syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS-FSU) dénonce dans ce projet l’éviction de fait des représentants élus de la communauté scientifique (Comité national de la recherche scientifique, conseils scientifiques du CNRS et des grands organismes de recherche) qui seuls, selon lui, « permettent une réflexion collective ». Par ailleurs, son secrétaire général, Jean-Luc Mazet, déplore une vision « utilitariste » de la recherche : « La recherche et l’innovation sont englobées dans un même système managérial. Or, le recherche appliquée et la recherche fondamentale ne sont pas sur la même échelle de temps. La planification sera toujours à court et à moyen terme, alors que la recherche doit forcément s’inscrire dans un temps long. » Sans compter que cette annonce intervient dans un contexte plutôt morose : environ 900 postes dans le supérieur et la recherche devraient être supprimées en 2009.

(1) Cette opération devrait être renouvelée tous les quatre ans.

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