Polémique sur la Sorbonne Abu Dhabi : la réaction de Jean-Robert Pitte

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Polémique sur la Sorbonne Abu Dhabi : la réaction de Jean-Robert Pitte
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"Université de cocagne" où "les enseignants roulent sur l’or et leurs étudiants sont systématiquement reçus à leurs examens"… Voici la description de La Sorbonne Abu Dhabi, publiée dans le Canard enchaîné du 11 août 2010 dans un article intitulé "La Sorbonne déserte".


Diplômes bradés pour des étudiants qui paient le prix fort, professeurs fort bien payés tandis qu’ils ne sont pas remplacés à Paris. Le responsable actuel du dossier Abu Dhabi à la Sorbonne, Michel Fichant, reconnaît lui-même en partie, selon le Canard enchaîné, ces faits.

Au banc des accusés : Jean-Robert Pitte , ancien président de Paris 4 à l’origine de la création de cette antenne émirienne , qui aurait lancé une "mission bling bling sans réflexion et sans prévisions", des mots de Michel Fichant relatés dans le Canard.

Sa réaction ? "Je trouve cela pitoyable et très éloigné de la réalité, déplore le géographe, récemment nommé DIO (délégué à l’information et à l’orientation). Ce qui me fait sourire, c’est que je ne suis plus président depuis 30 mois. Ecrire cela en me visant alors que plus de deux années ont passé depuis, c’est absurde".

Loin de penser que son projet est dévoyé, il contredit chaque point avancé dans l’article. Sur le faible niveau de français des 350 étudiants inscrits, il rappelle que ces derniers suivent des cours intensifs pendant un an, atteignant ainsi un niveau tout à fait convenable. Sur le diplôme, qui serait donné à tous les étudiants, il estime qu’avec un nombre si faible d’étudiants, dont on s’occupe tellement bien avec un vrai tutorat, "évidemment qu’ils réussissent".

Il rappelle également que le défraiement des enseignants, largement évoqué dans l’article, était prévu dès le départ (400€ par jour pour un maître de conférences, 500€ pour un professeur des universités, pris en charge par la structure émirienne). Rien de nouveau donc. Quant au non-remplacement des professeurs expatriés une ou deux semaines : "Si la direction n’arrive pas à gérer cela, je n’y suis absolument pour rien", affirme-t-il, précisant qu’à son époque, chaque professeur partant à Abu Dhabi était remplacé grâce à divers mécanismes (par exemple l’organisation des cours sur 22 semaines de façon à ce que les enseignants aient deux semaines de libres dans l’année).

N.B. : Nous n’avons pas réussi à joindre Georges Molinié , président actuel de Paris 4.

Abu Dhabi : une "pluie d'or" pour la Sorbonne ?

"Non seulement la Sorbonne ne débourse pas un sou, mais elle se voit reverser près de 1 millions  d'euros par sa petite soeur d'Abu Dhabi", écrit le journaliste du Canard. Un pactole qui étonne Jean-Robert Pitte. "Lors du dernier budget que j'ai fait voté (2008), cela représentait 350 000€ de bénéfices nets pour Abu Dhabi", se souvient-il.

A lire aussi
Le billet de Pierre Dubois : Sorbonne Abu Dhabi déserte
Voir le site de la Sorbonne Abu Dhabi

Pour lire l'article du Canard : retrouvez l'édition du 11 août 2010 en kiosque ou voir le portfolio dans la revue de presse de Sauvons l'université .

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