Polytechnique défend son statut militaire

Delphine Dauvergne Publié le
Polytechnique défend son statut militaire
Amphithéâtre à Polytechnique. © École polytechnique, J. Barande. // © 
Face au rapport parlementaire soulignant les difficultés de positionnement de Polytechnique, financée à 70% par la Défense mais dont seulement peu de diplômés rejoignent l'armée, l'école défend son statut militaire.

"Sur le fond, le rapport de François Cornut-Gentille ne remet pas en cause l'école d'aujourd'hui, car nous sommes engagés dans une nouvelle stratégie depuis dix-huit mois", affirme Jacques Biot. Le président de Polytechnique a réagi le 1er octobre 2014 au rapport parlementaire intitulé "Polytechnique : l'X dans l'inconnu", présenté la veille, qui interrogeait la politique de l'école.

La pantoufle en cours de réforme

L'X défend son statut militaire et rappelle tout d'abord qu'une réforme de la "pantoufle" est déjà lancée. "L'école demandera le remboursement de la pantoufle à tous les élèves qui n'auront pas effectué dix ans de travail dans un corps d'État, dans les quinze ans qui suivent la sortie de l'école", affirme le responsable. Pour autant, renoncer complètement à ce système en lui préférant la délivrance de bourses n'est pas envisagé.

Les textes de cette réforme viennent d'être transmis au Conseil d'État, un décret devrait sortir dans les jours à venir, pour une application prévue dès 2014.

La défense, mais pas seulement

Concernant les débouchés de l'X, que le rapport du député UMP pointait comme incohérents, le président soutient la logique de son établissement. "L'école a toujours formé des personnes qui allaient vers tous les secteurs des sciences et de l'industrie", explique-t-il.

Et d'ajouter : "Le Livre blanc sur la défense insiste sur le fait que la sécurité ne doit pas reposer seulement sur le ministère de la Défense. Polytechnique contribue justement à cette volonté en formant de futurs patrons d'industries stratégiques. Les élites de demain auront en outre une affection pour le ministère de la Défense."

Enfin, Jacques Biot a souligné l'importance de ses liens avec la Défense, citant notamment les start-up de l'école, dont l'une d'entre elles qui fabrique des drones, ou encore les laboratoires de recherche, tournés vers des thèmes sécuritaires comme la cryptologie. L'établissement compte également développer une offre de formation continue. "On imagine former demain les cadres scientifiques de l'État tout au long de leur vie", ambitionne-t-il.

Delphine Dauvergne | Publié le