Premier emploi : comment bien investir les réseaux sociaux

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L’insertion professionnelle des étudiants est souvent l’une des premières portes d’entrée des réseaux sociaux dans les établissements. Les BAIP (bureaux d'aide à l'insertion professionnelle) se servent de plus en plus du 2.0 pour cette génération dite Y. Élevée aux réseaux sociaux, l’utilisation professionnelle de ces outils reste un apprentissage. « Y être » ne suffit pas, c’est « bien y être » qui est important.

En premier lieu, il est indispensable que les étudiants se protègent. C’est l’homme d’affaires accompli Warren Buffet qui le dit : « Il faut environ vingt ans pour construire une réputation, et seulement cinq minutes pour la ruiner ».

Alors prudence, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’e-réputation ! Les traces étant la plupart du temps indélébiles, mieux vaut éviter les photographies compromettantes ou les détails peu reluisants. Attention aussi aux éventuelles nuisances extérieures et autres tentatives de diffamation. Pour cela, deux outils potentiels de veille : WEBMII.com et 123people.com .

À chaque réseau son usage

Autre conseil, « bien cibler les réseaux sociaux en fonction du profil du candidat », insiste Christophe Batier, directeur technique du service ICAP (Innovation, conception et accompagnement pour la pédagogie) de l’université Lyon 1. « D’une manière générale, pour trouver du travail en France, c’est Viadeo qui est le plus efficace . Mais, si vous cherchez à l’international ou dans le business, vous aurez sans doute plus de chance sur LinkedIn . Et, dans le domaine informatique, il ne faut surtout pas négliger Facebook », continue-t-il.

Apprendre aux étudiants à soigner leur image sur les réseaux

Étape suivante, les aider à soigner leur image : « Certains se contentent de remplir vaguement un profil, parfois sans photo, avec quelques lignes de CV sans détails. C’est une démarche vaine, voire contre-productive », assure Jean-Paul Pinte, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Catholique de Lille.

« Si un recruteur tombe dessus, cela risque de le rebuter. Il faut se souvenir qu’on est une affiche permanente : à Pâques, on ne peut plus présenter ses vœux pour la nouvelle année. Il est nécessaire d’avoir une photo de qualité, avec une phrase d’accroche percutante, faire régulièrement du ménage… et par exemple tenir un portfolio pour illustrer son expérience », ajoute-t-il.

Impossible de rester passif sur les réseaux

Enfin, inutile d’attendre tranquillement que les recruteurs viennent à eux. « Il ne s’agit pas d’une CVthèque passive », prévient Jean-Christophe Anna, consultant de l’APEC (Association pour l’emploi des cadres), expert sur les réseaux sociaux. « [Ceux-ci] impliquent une attitude active. Le secret, c’est de s’y inscrire et de constituer son réseau lorsque l’étudiant n’est pas en recherche d’emploi. C’est de cette façon qu’on trouve ! » lance-t-il.

À partir du moment où l’on décide d’entrer sur un réseau social, la règle est donc de « s’investir, de prendre part aux échanges et même en engageant des discussions sur les hubs [de Viadeo] et groupes [sur LinkedIn] les plus pertinents avec son domaine d’activité. Il faut répondre aux questions, rendre service aux autres membres, partager ses informations… » conseille Jean-Christophe Anna.

Voilà comment les recruteurs font la différence. « Je connais des étudiants qui étaient très actifs sur Viadeo, pour le plaisir, évoque l’enseignant. Et finalement, ils ont reçu plusieurs propositions de stages d’entreprises séduites par leur engagement. »

Un peu de subtilité ne nuit pas

Il faut aussi savoir « entrer en contact ». « Au début, j’annonçais directement la couleur », raconte David, ingénieur en informatique, « en poste, mais à l’affût de nouveauté ». « Dès le premier échange, j’écrivais à mes contacts que je recherchais un emploi. Résultat, rien… Alors, j’ai commencé à prendre mon temps, à être moins rentre-dedans. Je prends soin d’envoyer mes vœux, de féliciter mes contacts pour leur mariage, leur bébé ou leur nouveau poste. Bizarrement, depuis, j’ai beaucoup plus de propositions ! » constate-t-il. En la matière, toute pratique efficace est bonne à prendre.

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