Première rentrée d’enseignants. Rémi Hallard: «Passer de l’Éducation nationale à l’enseignement agricole nécessite un petit temps d’adaptation»

Propos recueillis par Cécile Peltier Publié le
Fort d’une expérience de contractuel dans un collège de ZEP, le Capesa en poche, Rémi Hallard, 27 ans, est depuis trois ans professeur de lettres dans l’enseignement agricole. Après deux ans à Angers, il fait sa première rentrée au lycée horticole de Saint-Germain-en-Laye. Premières impressions.

«Je suis hyper content d’être ici. J’ai demandé cet établissement tous les ans ! Les deux dernières années, j’étais dans un lycée agricole d’Angers, c’était assez difficile car je ne connaissais personne dans la région. Je voulais vraiment revenir en région parisienne. J’avais aussi envie d’une nouvelle expérience. Saint-Germain-en-Laye, c’est parfait !

À la différence de l’Éducation nationale, où nous connaissons notre affectation au dernier moment, dans l’enseignement agricole, nous sommes prévenus très tôt. J’ai donc su en avril que j’allais enseigner dans cet établissement. J’ai pu participer à la réunion de filière de juin, faire connaissance avec l’équipe de direction et l’ensemble de mes collègues, tous super sympas !

J’ai été très bien accueilli, j’ai même pu choisir mes classes (seconde générale, 1re S, BTS, etc.). Et, surtout, j’ai eu le temps de préparer mes cours tranquillement en juillet-août, puis de chercher un logement. J’ai trouvé quelque chose à Paris par la voie du logement social. J’ai une heure de transport, mais cela me coûte moins cher en matière de loyer car Saint-Germain n’est pas donné !

J’ai hâte de rencontrer mes élèves. En matière pédagogique, il existe dans l’enseignement agricole davantage de souplesse dans l’application des programmes. Du coup, on doit faire un effort supplémentaire pour construire son projet pédagogique, ce qui est très intéressant.

Dans l’ensemble, on met l’accent sur l’interdisciplinarité et la pédagogie de projet. Cette année par exemple, en seconde générale, avec un professeur de SVT, nous allons mettre en place un herbier qui sera également un florilège de poèmes sur les fleurs et la nature. On fait également beaucoup de sorties.

Autre différence : on doit enseigner deux matières. L’année dernière, je me suis retrouvé avec quasiment que de la philo alors que ma spécialité, ce sont les lettres. Ce n’était pas évident… Cette année, je ne vais faire presque que des lettres.

Au final, on peut dire que passer de l’Éducation nationale à l’enseignement agricole nécessite un petit temps d’adaptation, mais on y arrive. La preuve !»

Propos recueillis par Cécile Peltier | Publié le