Publications scientifiques : près de 4 000 chercheurs ont signé une pétition pour défendre l’usage du français

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Près de 4 000 scientifiques ont signé une lettre ouverte à destination de l’AERES (agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) pour défendre l’usage du français dans les publications de recherche. Sans nier l’importance de l’anglais comme lingua franca de la littérature scientifique, les signataires de la lettre estiment qu’il est « indispensable » de continuer à écrire en français.  

Ils considèrent en effet que la recherche qui repose « essentiellement sur des fonds publics », « une considération  élémentaire voudrait que les contribuables aient un accès en français à ce qu’ils ont soutenu par le biais de leurs impôts ».

Les scientifiques français s’interrogent également sur les difficultés que rencontrerait un enseignement disciplinaire basé sur des livres en anglais « qui ne sont en général pas adaptés, ni au niveau, ni aux habitudes que nous avons de structurer nos enseignements ».

Enfin la troisième raison invoquée relève de l’apprentissage. « Il faut un grand entraînement pour pouvoir s’exprimer dans une autre langue que sa langue maternelle avec le même sens de la nuance, avec la même richesse. Quel meilleur moyen d’accéder à la pensée d’un auteur que de discuter avec lui dans sa propre langue? »

Si les signataires en appellent à l’AERES, c’est qu’ils jugent qu’il est « urgent de valoriser notre activité de recherche dans notre langue » et ce alors que les systèmes de référencement des publications reconnaissent prioritairement les publications en anglais. « Il n’est pas normal qu’à l’heure actuelle, un bon livre écrit en français ne soit pas considéré dans l’évaluation d’un chercheur (…),  il ne faut pas rejeter, comme insignifiant, tout ce qui s’écrit en français ».

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