Le décrochage des étudiants dans le viseur de la médiatrice de l'Éducation nationale

Delphine Dauvergne Publié le
Le décrochage des étudiants dans le viseur de la médiatrice de l'Éducation nationale
Le rapport 2015 de la médiatrice de l'Education nationale s'intéresse au décrochage des étudiants de première et deuxième année // © 
Le rapport annuel de la médiatrice de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur publié lundi 18 mai 2015 déplore un manque d’information et d’accompagnement des étudiants. Parmi les solutions : plus d'investissement du côté des enseignants-chercheurs.

En 2014, près d'un tiers des réclamations auprès de la médiatrice de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur venaient des étudiants, contre 15% l'an passé. Près de la moitié concerne des questions liées au cursus scolaire ou universitaire (inscription, orientation, affectation...), selon le rapport annuel de la médiatrice rendu public lundi 18 mai. Suivent ensuite les récriminations liées aux examens, la vie étudiante ou encore les questions sociales.

Le rapport annuel pointe du doigt "un manque d'informations claires et compréhensibles" à destination des étudiants. Dès leur orientation postbac, "les lycéens s'illusionnent sur la teneur des études les plus recherchées et sur leur capacité à s'intégrer dans un établissement prestigieux". Ce manque d'accompagnement est présent jusqu'au doctorat, pour lequel le rapport note une méconnaissance des "procédures à respecter".

resserrer les liens entre enseignants et étudiants

La médiatrice, Monique Sassier, se demande alors : "Comment éviter le décrochage des étudiants en première et deuxième année, les fidéliser ?"

Parmi les suggestions du rapport : "Resserrer les liens entre les étudiants et les enseignants-chercheurs." "Certaines universités, comme celle d'Angers, œuvrent déjà dans ce sens, avec les professeurs qui organisent l'accueil des étudiants en début d'année", explique Monique Sassier. Cet investissement "permet de parler en amont d'une éventuelle réorientation. Mais cela doit être une organisation structurelle des universités et pas à l'initiative de certains enseignants", souligne-t-elle. 

Autre mesure à mettre en œuvre pour lutter contre le décrochage : autoriser, durant un semestre laissé libre lors d'un redoublement, la possibilité aux étudiants de préparer des UE du niveau supérieur.

Pour mieux accompagner les étudiants pendant leur cursus, le rapport incite également les universités à développer une véritable banque de stages, ou encore créer un opérateur social unique (santé, logement, bourse...). Des améliorations qui ne seront pas mises en œuvre sans moyens alloués.

Delphine Dauvergne | Publié le