Le crowdfunding appliqué à la recherche

Cécile Peltier Publié le
Après quatre ans d'existence et de réflexion sur la manière de créer des ponts entre les académiques, les fondations, les entreprises et les citoyens autour de la question du financement de la recherche, ­l'Iffres (Institut français des fondations de la recherche et de l'enseignement supérieur) a imaginé un moyen d'y parvenir : "DaVinciCrowd".

Alors que le crowdfunding, ou financement participatif, se développe dans de nombreux domaines, pourquoi ne pas tenter de l'appliquer à la recherche ? C'est en tout cas le projet de l'Iffres (Institut français des fondations de la recherche et de l'enseignement supérieur) en septembre 2013 la plate-forme DaVinciCrowd. L'objectif ? Permettre aux particuliers de soutenir des projets de recherche portés par des écoles, des universités, des fondations ou des associations d'étudiants via l'outil de don en ligne "ZeGive".
Une opportunité pour ces organisations qui peinent à approcher les donateurs : "les petites structures n'ont pas les moyens de faire appel à des vrais communicants, des développeurs, et le monde de la recherche et de l'enseignement supérieur n'a pas les ressources en interne, sans parler du problème culturel...", remarque Max Anghilante, président de l'Iffres.

Reste pourtant à convaincre ces porteurs de projets. L'Iffres a commencé à démarcher dans son environnement direct : "sur la quinzaine d'interlocuteurs sollicités initialement, la quasi-totalité a trouvé le concept intéressant et s'est engagée, même si la majorité n'avait pas encore intégré cette notion de crowdfunding dans sa stratégie", assure Max Anghilante pour qui "la création de la plate-forme génère une réflexion. Même les grosses institutions ont besoin de compléter leurs ressources".

Fin septembre, le fonds de dotation revendiquait 20 à 25 partenaires potentiels : l'Institut de la vision, la Fondation du souffle, l'Efrei, l'Ensiie, le Génopole... Des institutions susceptibles de porter chacune trois ou quatre projets de quelques dizaines à quelques centaines de milliers d'euros. D'ici à six mois, l'Iffres table sur "100 à ­150 projets".
"Poster aujourd'hui des projets de plusieurs millions d'euros n'aurait pas de sens, estime Max Anghilante. L'idée est de proposer aux citoyens de contribuer à la réalisation d'un grand projet via une action précise." Exemples : financer un doctorant, des bourses d'excellence, une petite centrale photovoltaïque dans un pays d'Afrique... Le donateur bénéficiant d'un avantage fiscal.

Les PME également ciblées

Les dons des entreprises, qui ne constituent pas la cible première de la plate-forme, s'ajouteront à ceux des particuliers. L'Iffres espère notamment attirer les PME : "quand vous envoyez 500 euros dans une fondation, ça se perd dans la masse. Là, une PME pourra dire : 'je veux financer ce type de projet' et le faire valoir sur la plate-forme." 

À plus long terme, celle-ci doit aussi permettre de développer les relations écoles-universités-entre­prises. L'Iffres percevra ensuite entre 1 et 4% des dons en fonction de l'ampleur du budget recherché. Le prélèvement financera le travail de validation et de suivi des projets.

Pour les donateurs, le fonds s'assure en effet que les projets aboutiront. "Nous n'avons pas les moyens de mener des audits approfondis mais serons vigilants : une association possédant 5.000 euros de budget par an qui monterait un projet de 500.000 euros n'aurait a priori pas les moyens de le mener à bien", conclut Max Anghilante.

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Cécile Peltier | Publié le