Recrutement de jeunes talents : l’UE aussi a sa marque employeur

Morgane Taquet Publié le
Recrutement de jeunes talents : l’UE aussi a sa marque employeur
Drapeaux de l'Union européenne © Parlement européen // ©  Parlement européen
La marque employeur n'est plus l'apanage des grands groupes pour attirer les meilleurs profils de diplômés. À son tour, l’Union européenne développe des outils pour rayonner et recruter au plus haut niveau.

Pour les grandes entreprises, le concept de marque employeur est depuis longtemps la clé d’un recrutement efficace et d’une attractivité ciblée. Attirer les talents ? Une ambition que partagent également l’Union européenne et ses nombreuses institutions, comme Epso, l’Office européen chargé de la sélection du personnel, qui gère l’orga­nisation de tous les concours de fonctionnaires de l’Europe.

Confronté à la concurrence acharnée que se livrent les grands groupes pour recruter la crème des diplômés, Epso lance à son tour en 2010 une stratégie marque employeur. Avec un objectif : faire connaître les métiers de l’Union européenne, peu visibles, peu attractifs et réputés ultra-sélectifs. Et pour cause : on compte en moyenne 300 places pour 45.000 candidatures.

Première étape de cette démarche, le lancement de la marque "Carrières de l’UE" et du site Web. "Nous cherchons à créer une identité commune et partagée sur ce que signifie le fait de travailler en Europe. Notre approche est comparable à celle d’une grande entreprise", explique Delyth Evans, en charge de la communication à Epso. Depuis son ouverture en 2010, l’Epso comptabilise plus de 3 millions de visiteurs uniques sur EU Careers, et plus de 18 millions de pages vues.

Les métiers de l'Union européenne sont sélectifs : on compte en moyenne 300 places pour 45.000 candidatures

Promouvoir les opportunités d’emploi

La même année, elle a mis en place le programme "ambassadeurs de carrières". Sur le principe des collaborateurs-ambassadeurs d’une entreprise, des étudiants des meilleurs établissements européens sont sélectionnés pour faire la publicité des carrières de l’Union européenne auprès de leurs camarades de promotion. Ni rémunérés ni favorisés pour les concours, ils sont entièrement bénévoles.

En France, c’est le Secrétariat général aux affaires européennes, rattaché aux services du Premier ministre, qui est chargé du dispositif national. "Nous avons fait la promotion du programme auprès des établissements puis nous avons pris contact avec les directeurs de master qui nous ont fourni des candidatures d’étudiants. Nous effectuons une première sélection avant de les transmettre à Epso qui est chargé de la sélection définitive", raconte Thierry Vautrin, chef de secteur Présence et influence françaises dans les institutions européennes au Secrétariat général aux affaires européennes.
Les étudiants ambassadeurs sont ensuite envoyés à Bruxelles pour un week-end de formation. De retour dans leur établissement, ils organisent des événements pour faire connaître les opportunités d’emploi à leurs camarades. En 2010, Epso, comptait 23 ambassadeurs, elle en recense aujourd’hui une centaine dans 60 établissements européens.

Quatre nouveaux ambassadeurs français pour la deuxième rentrée

En France, c’est la deuxième rentrée du dispositif. "Les candidats et, a fortiori, les lauréats français des concours communautaires étant jugés insuffisamment nombreux, l’État français, sous l’égide du SGAE, vient de valider un plan d’action stratégique ciblant 10 écoles et universités considérées comme prioritaires", indique Thierry Vautrin. Si l’ENS Lyon était le seul établissement partie prenante l’année dernière, pour 2013-2014, quatre nouvelles écoles et universités sont entrées dans la course : Paris 1 Panthéon Sorbonne, l’université Aix-Marseille, l’IEP de Grenoble et l’Isit Paris (voir encadré).
Autre ­objectif affiché par le SGAE, "faire monter les candi­da­tures avec l’ambition de compter dans les prochaines années plus de fonctionnaires français à des postes importants au sein des institu­ions européennes".

Si Epso se félicite de la réussite de son dispositif, ­il est encore trop tôt, trois ans après le lancement du programme, pour parler de changement significatif dans le recrutement. Indicateur encourageant : l’UE monte dans tous les baromètres des entreprises préférées des diplômés et notamment dans le dernier Palmarès Trendence où la Commission Européenne fait un bond à la huitième place des employeurs favoris des étudiants d’écoles de commerce.

L’Isit, une histoire européenne
Elle est née en 1957, l’année du traité de Rome. Et "beaucoup de diplômés de l’Isit ont été embauchés à la création des institutions européennes", raconte Nathalie Gormezano, directrice générale de l’école de traduction et de management interculturel.
"Ces dernières années, ils sont moins nombreux". Aujourd’hui, si en master Interprétation de conférence, la plupart passent des concours communautaires, dans les autres masters, "peu de diplômés se tournent vers l’UE car ils n’ont aucun mal à trouver du travail ailleurs", rapporte-t-elle. Une tendance que l’Isit espère inverser : elle accueillera à la rentrée prochaine son premier étudiant "ambassadeur de carrières".

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Morgane Taquet | Publié le