Refondation de la recherche : réformer oui mais « sans détruire »

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Refondation de la recherche : réformer oui mais « sans détruire »
Photo: Sabrina Dourlens // © 

C’est à l’appel d’une large intersyndicale que quelques centaines de personnes ont manifesté devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, mardi 4 mars 2008. Ce rassemblement visait à dénoncer les orientations gouvernementales dans le domaine de la recherche : la fameuse « refondation » voulue par Nicolas Sarkozy. Selon le Snesup, les manifestants en ont profité pour demander un plan pluriannuel de recrutements statutaires, une augmentation des budgets, un rééquilibrage des crédits en faveur du fonctionnement récurrent des laboratoires, et la reconnaissance du rôle scientifique et prospectif d'instances collégiales élues. Le refus du « découpage du CNRS en instituts » prévu par la nouvelle feuille de route de l’organisme faisait également partie des mots d’ordre.  

Avant qu’une intersyndicale ne soit reçue par le directeur de cabinet de Valérie Pécresse, les chercheurs manifestants avaient fait connaître leurs revendications en « attaquant » le ministère à l’aide d’avions en papier sur lesquels étaient écrites leurs récriminations. Une manière comme une autre de « faire passer le message », selon eux.  

Un peu plus tôt, la réunion des directeurs de laboratoires au collège de France a réuni environ 600 personnes. Bien qu’inquiets des orientations gouvernementales, les organisateurs ne se sont pas déclarés opposés à toute idée de réforme : "Il est indispensable de le faire, c'est de bon sens, sans détruire ce qui existe, mais en améliorant son fonctionnement", ont-ils souligné.  

Dans une interview accordée au Monde daté du 5 mars 2008, Valérie Pécresse indique avoir « entendu la demande d’une plus grande autonomie exprimée par les chercheurs ». Si elle se déclare favorable à des perspectives prévisionnelles de recrutement par discipline et à une « plus grande fluidité » entre les carrières des chercheurs et des enseignants-chercheurs, « l’urgence » selon elle, « n’est pas la création d’emplois mais la revalorisation des carrières ».

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