Régionaliation des services d'orientation : que vont devenir les COPsys ?

Sandrine Chesnel Publié le
Régionaliser les services d’orientation pour qu'ils soient plus efficaces, telle est la volonté du ministre de l’Education nationale. A la mi-octobre, Vincent Peillon a annoncé aux syndicats sa volonté de transférer les CIO aux régions, et de placer les conseillers d’orientation-psychologues et les directeurs des CIO sous une double autorité rectorale et régionale. Un projet diversement accueilli.

«Propositions inacceptables ». Dans son communiqué diffusé le 12 octobre 2012, le SNES a exprimé sans nuance son opposition au projet de régionalisation des services d’orientation. Une opposition appuyée le 24 octobre par la publication  d’un communiqué de presse intersyndical réunissant avec le SNES, la CGT Education, Education Sud et le SNFOLC.

Pour les syndicats, la dilution des CIO (centres d'information et d'orientation) dans des « espaces métiers polyvalents », tout comme le placement des COPsys et des directeurs de CIO sous une double tutelle, conduiraient à créer un nouveau style de fonctionnaire, « dépendant de l’Education nationale le matin et de la Région l’après-midi ».

Une situation qui n’améliorerait pas le service rendu aux élèves dans les établissements, surtout si, comme le craignent les syndicats, les COPsys doivent également prendre en charge le conseil aux adultes, à la charge des régions actuellement. Enfin l’intersyndicale craint que la régionalisation de l’orientation conduise à des inégalités de traitements entre régions, et appelle personnels et parents à signer la pétition qu’elle fait circuler.

Des CIO en souffrance

S’ils sont eux aussi dans l’attente de précisions, les deux autres syndicats, SGEN-CFDT et SE-UNSA, sont plus nuancés que les quatre autres précédemment cités. « Nous sommes globalement favorables à la mise en place d’un service public de la formation et de l’orientation, explique Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN-CFDT. Dans ce cadre, il est cohérent que les COPsys y participent. Et ce d’autant plus que les CIO, qu’ils soient sous la responsabilité de l’Etat ou des départements, souffrent aujourd’hui d’un désengagement financier ».  Pour autant le SGEN-CFDT est opposé à l’idée que tous les COPsys soient contraints de réintégrer des établissements scolaires, soulignant un manque de contacts avec des publics variés qui serait préjudiciable : « Nous souhaitons qu’ils puissent continuer d'exercer dans les établissements comme dans les CIO ».

Cohérence territoriale

Du côté de l’association des régions de France (ARF), on explique que les régions n’ont pas demandé à ce que les conseillers d’orientation psychologues soient placés sous la tutelle des régions. Pour François Bonneau, président de la commission éducative de l’ARF et président de la région Centre : « Les conseillers d’orientation psychologues resteront personnels de l’éducation nationale. Mais cela n’empêche pas que les régions développent en parallèle un service public d’orientation, dans un souci de cohérence territoriale ».

François Bonneau, qui est aussi principal de collège, précise qu’il est important que les conseillers qui rencontrent les différents publics en mal d’orientation continuent d’avoir des formations et des parcours variés : « La fonction d’orientation 'première' des jeunes en cours de formation initiale, prise en charge par les COPsys, et la fonction d’orientation ouverte à tous, jeunes en ruptures, adultes, chômeurs, assurée par les régions, sont deux fonction bien différentes. C’est pourquoi nous ne souhaitons pas que soit créée une formation unique tous».

La prochaine rencontre entre le ministre et les syndicats est prévue fin octobre 2012.



Sandrine Chesnel | Publié le