Réseau social grand public ou interne à l’établissement : que choisir ?

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Communiquer avec les étudiants, la presse, attirer de futurs étudiants, fidéliser des alumni pour une fondation, faciliter la recherche d’emploi des diplômés… Les établissements sentent la nécessité de plus en plus pressante d’adopter les réseaux sociaux. Reste alors à trouver la bonne stratégie. Innover en imaginant un réseau social interne ou s’approprier les réseaux sociaux grand public ? C’est une des premières questions que les établissements doivent trancher. Et chacun tranche à sa façon.

Réseau social de Paris DescartesAller chercher les étudiants là où ils se trouvent

Il y a d’abord les « créatifs libéraux », qui suivent le bon vouloir des étudiants. À Paris-Descartes, les « Carnets 2 » n’étaient à leur origine, en 2006, qu’une expérience de démocratisation de l’université : 52 étudiants devaient publier sur cette nouvelle plate-forme cinq articles hebdomadaires pendant cinq semaines et se commenter entre eux.

« Les publications étaient d’une telle qualité qu’elles ont attiré des lecteurs, se souvient Sophie Pène, l’enseignante initiatrice du projet. Très vite, nous avons eu 30.000 visites par mois. » Et c’est ainsi que s’est constitué un réseau social à part entière avec 10.500 utilisateurs.

« Les étudiants en ont détourné l’usage, concède Sophie Mahéo, community manager et animatrice du réseau. Au lieu de se contenter d’écrire des billets, ils ajoutaient des photos, des liens vers leurs autres profils en ligne… Alors nous nous sommes adaptés et avons créé des communautés. Par la suite, chaque évolution s’est faite en collaboration avec eux. »

Autre version, les « teste-tout » de l’ESCP Europe. « Nous avons d’abord progressivement investi Facebook, Twitter, Viadeo et Linkedin. Avec succès », explique Hélène Allaire, community manager de l’école. « Nous avons même fait des tentatives sur QQ pour la Chine ou en Allemagne. Mais c’est vraiment compliqué quand on ne maîtrise pas la langue. Nous avons en outre lancé un réseau social interne sur notre campus londonien, mais les étudiants n’ont pas suivi. Je suis convaincue qu’il est préférable d’aller les chercher là où ils se trouvent. En l’occurrence, les réseaux sociaux existants », ajoute-t-elle.

Garder un esprit communautaire

Mais aller rejoindre l’audience potentielle sur la place publique a également ses inconvénients. « Sur Facebook, Viadeo ou LinkedIn, nous ne serions pas propriétaires de nos échanges », précise Jean-Marc Goachet, membre du bureau de l’ARCES (Association des responsables de communication de l’enseignement supérieur).

« Nous n’avons aucune garantie sur leur pérennité. Et, pour que les auteurs puissent réellement se livrer, il leur faut un espace privatisé », soutient-il. D’où la naissance de « Votre Arces », il y a une dizaine de mois. En revanche, dans son établissement, ce responsable de la communication numérique aux Mines ParisTech reconnaît que les réseaux sociaux grand public sont encore privilégiés mais restent peu investis.

Même méfiance du côté de l’université Claude-Bernard-Lyon 1 : « Facebook change régulièrement de politique, et nous n’y pouvons rien, regrette Christophe Batier, directeur technique du service ICAP (Innovation, conception et accompagnement pour la pédagogie). C’est aussi une question d’idéologie : de 10 à 15 % des étudiants refusent d’y mettre les pieds. »

Les limites sont également techniques : « Facebook n’est pas un bon outil pour exposer ses travaux. En “googlisant”, vous ne pouvez tomber que sur le profil, jamais directement sur un travail de recherche que vous avez posté », poursuit Christophe Batier. Et voici pourquoi, à côté de Facebook, Twitter, Viadeo, LinkedIn et la plate-forme de cours Spiral, Lyon 1 planche actuellement sur un nouveau projet : un eportfolio. Un réseau social interne où chaque étudiant créera son profil numérique (avec ses projets réalisés, sujets de recherche, etc.).

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