Revue de presse : Lionel Collet estime qu'il fallait modifier le décret, Jean-Robert Pitte dénonce le "conservatisme" et le "corporatisme" des enseignants-chercheurs

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Au-delà des AG et des mobilisations multiformes dans les universités, le débat autour des réformes engagées par Valérie Pécresse se prolonge dans la presse. La rédaction d’Educpros a sélectionné plusieurs interviews parues ces derniers jours.   Lionel Collet, président de la CPU, revient sur la nécessité de la réforme du décret de 1984 et souligne la précipitation de la réforme sur la mastérisation de la formation des enseignants. A l'inverse, Jean-Robert Pitte, ancien président de Paris 4, défend les réformes en cours et dénonce un mouvement « totalement injustifié ».

Une interview de Lionel Collet, publiée dans La Croix le 3 février 2009 : « La crise universitaire s’avère de grande ampleur »

« Nous avions vu juste », estime Lionel Collet, président de la CPU, qui rappelle le titre de la lettre publiée par la Conférence des présidents d'université en décembre 2008, « Chronique d’une crise annoncée ».

Il revient sur les deux dossiers brûlants de la contestation. Le projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs tout d’abord. Malgré la crainte que « la « modulation » n’aboutisse à alourdir la charge d’enseignement pour la plupart des enseignants-chercheurs », le président de Lyon 1 estime « pour autant, [qu’]il fallait modifier ce décret ».

Quant à la réforme de la formation des enseignants, effectuée de manière précipitée selon lui, elle « réduit le temps passé par les futurs enseignants au contact des plus jeunes, à apprendre leur métier », ce qui constitue « un vrai souci ».

Une interview de Jean-Robert Pitte, publiée dans Challenges le 3 février 2009 : « Un mouvement totalement injustifié  »

« Les universités sont désormais autonomes et il est normal que leurs présidents puissent moduler le temps de travail des professeurs et des maîtres de conférences », affirme d’entrée de jeu l’ancien président de Paris 4. Arguments à l’appui.

Pour lui, les raisons de la fronde universitaire sont simples : « conservatisme et corporatisme ». « Beaucoup d’enseignants-chercheurs n’ont pas envie de lever le voile sur la réalité de leur temps de travail, car souvent ils ne font plus de recherche », explique le géographe. « En fait, les enseignants-chercheurs refusent toute évaluation et veulent continuer à gérer leurs carrières entre eux, au sein du Conseil national des universités » ajoute-t-il.  

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