Sélection en master : les universitaires montent au front

Sylvie Lecherbonnier - Mis à jour le
Sélection en master : les universitaires montent au front
Devant les députés, mercredi 17 février, Najat Vallaud-Belkacem a déclaré que la liste des masters sélectifs serait "très limitative". Des propos qui enflamment la communauté universitaire. // ©  Hamilton / R.E.A
Une quarantaine d’enseignants-chercheurs de renom adressent mardi 23 février 2016 une lettre ouverte à Najat Vallaud-Belkacem pour demander que la sélection en master 1 devienne "la règle et non l’exception".

Branle-bas de combat chez les universitaires. Martin Andler, Laurent Daudet, François Dubet, Claudio Galderisi, Pierre-Michel Menger… Une quarantaine d’enseignants-chercheurs de toutes disciplines et de tous horizons signent, mardi 23 février 2016, une lettre ouverte à l'intention de Najat Vallaud-Belkacem pour réclamer la sélection en master "dès la première année". Une demande déjà exprimée par les présidents d'université en fin de semaine dernière.

Cette lettre fait suite à la décision du Conseil d’Etat, qui vient de juger illégale la sélection en master 2, et aux propos de la ministre de l’Education nationale , qui a assuré mercredi 17 février, devant les députés, que la liste des masters 2 sélectifs serait "très limitative". Des propos qui ont mis le feu aux poudres. Pour les auteurs de la lettre ouverte, ce débat sur la sélection en master engage désormais rien moins que "l’avenir de nos universités et de la recherche française".

"ne pas réduire l'accès au master mais l'organiser"

Les universitaires signataires justifient facilement le recours à la sélection car il "pose les bases d’un contrat pédagogique garantissant l’adéquation entre, d'une part, les compétences et les projets des étudiants, et, d'autre part, l'engagement de l'équipe enseignante".

"L’offre nationale de masters est aujourd’hui suffisante pour assurer une place à chaque diplômé de licence souhaitant poursuivre ses études : il ne s'agit donc pas de réduire l'accès au master, mais de permettre de l'organiser !" estiment-ils.

Les auteurs de la lettre voient dans cette limitation de la sélection "un nouveau déni de confiance envers les universités, leurs enseignants et leurs chercheurs".

Et d’agiter le chiffon rouge : "Pendant que les universités devront ainsi assumer le poids de la non-sélection, nos "grandes écoles" et nos "grands établissements" pourront tranquillement attirer les étudiants jugés les plus capables et leur conférer le grade de master sans que quiconque leur cherche noise."

Les universitaires à l'initiative de cette missive invitent toute la communauté universitaire à signer cette lettre ouverte , qui se transforme ainsi en pétition pro-sélection. Un nouveau pavé dans la mare alors que la rue Descartes planche sur le décret qui doit clarifier les conditions d'accès aux masters.

Une autre pétition circule
Une autre pétition a recueilli près de 1.500 signatures en une semaine. Intitulée "Pour le maintien d'un accès sélectif en master", elle est signée par des directeurs de master et des élus aux conseils centraux des universités.

Sylvie Lecherbonnier | - Mis à jour le