Serious games : comment l’ESC Chambéry les utilise dans sa pédagogie

Marie Bonnaud Publié le
Plus d'une trentaine de serious games dits de nouvelle génération seront présentés en exclusivité le 23 novembre 2010, à Lyon, dans le cadre du rassemblement des professionnels du secteur, Serious game Expo . Quelle utilisation peut-elle être faite de ces jeux de simulation dans l’enseignement supérieur ? Exemple à l'ESC Chambéry.

« Ce sont des outils très puissants qu’il faut encadrer », assure d’emblée Hélène Michel, directrice académique et de la recherche à l’ESC Chambéry. Depuis longtemps, les enseignants ont intégré dans leurs cours (et même dans leur évaluation des étudiants) des jeux de simulation développés à l’origine pour de grands groupes (Areva, Bouygues, Total, L’Oréal, etc.). « Les jeux de situation sont anciens, mais la nouvelle génération va plus loin, elle vise à tester des soft skills, comme la capacité à négocier, à évoluer dans un environnement interculturel. Ils ont une dimension interpersonnelle très forte », poursuit Hélène Michel. Sur un jeu développé par l'entreprise DAESIGN, tous les étudiants de première année testent par exemple leur qualité de vendeur dans plusieurs situations (vente d'un vélo, d'un abonnement en téléphonie mobile, d'un contrat d'assurance, d'un voyage, etc.). Un autre jeu est utilisé dans le domaine des ressources humaines par les étudiants de deuxième année. Objectif : se mettre dans la peau d’un manager faisant le bilan annuel et le projet individuel d’un collaborateur.

Pour Hélène Michel, ce type de jeu développe la prise de risque et la créativité, car l’étudiant lève toutes sortes d’inhibitions qu’il pourrait avoir dans la vie réelle. Et c’est bien là précisément tout l’enjeu : « Quand il s’agit de tester un comportement, c’est très intéressant, mais c’est aussi très sensible. Nous avons une grande responsabilité en tant que formateur. Nous devons rester maître du jeu et travailler sur le transfert dans la réalité. Il faut toujours permettre à l’étudiant d’avoir du recul sur l’utilisation de ces outils », poursuit l’enseignante. Pour elle, l’avenir n’est pas tant dans la sophistication des outils technologiques que dans l’inventivité des scénarios. L’année dernière, l’ESC Chambéry a même lancé un concours de scénarios de serious games. Celui qui a remporté la majorité des suffrages s’intéresse à la gestion du stress en entreprise et devrait être développé prochainement par une entreprise partenaire de l’école.

Marie Bonnaud | Publié le