Seul 1 % des écoles et universités snobe encore les réseaux sociaux

Paul Conge Publié le
Seul 1 % des écoles et universités snobe encore les réseaux sociaux
Les universités et les écoles déploient toujours davantage leurs stratégies de communication sur les réseaux sociaux. // ©  Animated Heaven/Flickr/CC
Quasiment plus aucun service de communication d'écoles ou d'universités n'échappe à la numérisation. Près de 95 % d'entre eux comptent même en priorité sur les réseaux sociaux pour recruter leurs futurs étudiants, selon la dernière enquête de l'Observatoire des métiers de la communication, livrée vendredi 9 juin 2017.

C'est un pourcentage si dérisoire qu'il ressemble à un résidu statistique. Dans le supérieur, les établissements qui se désintéressent encore des réseaux sociaux sont à hauteur de... 1 %. Soit six fois moins qu'en 2013. Extraits de la dernière enquête de l'Observatoire des métiers de la communication dans l'enseignement supérieur, parue ce 9 juin 2017, ces chiffres en disent long sur le grignotage qu'opère le numérique dans les stratégies de communication des universités et des écoles.

Directeurs de la communication, responsables de la communication, assistants et chargés de communication... Pas moins de 211 professionnels du secteur ont répondu à l'institut d'études Occurrence (en partenariat avec l'Association des responsables de communication de l'enseignement supérieur) qui, dans cette enquête réalisée tous les deux ans, fait le point sur les pratiques de communication dans le supérieur, grâce à un questionnaire auto-administré en ligne. 

Une présence diversifiée sur le Web social 

Sans surprise, les répondants disent diversifier toujours plus leur présence sur le web social. 72 % publient sur LinkedIn, 71 % ont une chaîne YouTube... et 9 % alimentent désormais un compte Snapchat ! Un chiffre à mettre en perspective avec celui des entreprises (2 % y sont). Question de public : les 15-24 ans plébiscitent bien plus Snapchat que les autres tranches d'âge. Chiffre plus étonnant, seuls 88 % des services de communication déclarent alimenter un compte Facebook, contre 98 % deux ans plus tôt. 

Que font les établissements sur les réseaux sociaux ? Ils désirent avant tout y promouvoir leur image de marque (81 %), diffuser l'actualité de leur établissement (75 %) et même "développer un sentiment d'appartenance" (50 %). Principales cibles de cette réorientation, les actuels étudiants et futurs candidats, que 83 % des sondés espèrent toucher par ce biais.

Un recrutement passant par les réseaux sociaux 

Côté recrutement, c'est en effet la présence sur le web et sur les réseaux sociaux qui est l'action privilégiée : 93 % des répondants déclarent y mettre en œuvre des stratégies en ce sens. Près des deux tiers des services com ont ainsi repensé leur site Internet il y a moins de deux ans. Des chiffres qui illustrent aussi le redoublement d'attention à l'égard de la e-réputation. Car selon un sondage Ifop-l'Etudiant d'octobre 2016, 81 % des étudiants s'adossent à ce qu'ils lisent sur le Web pour sélectionner leur établissement.

Ces stratégies digitales supplantent de loin les canaux traditionnels, comme les portes ouvertes (que 72 % continuent d'organiser) et les salons étudiants (70 %).

Les établissements disposent d'un budget de communication plutôt stable, 199.000 euros en moyenne. De quoi grossir toutefois leurs équipes digitales. 43 % déclarent avoir fait évoluer récemment des membres de leur équipe vers la communication numérique.

Communication dans l'ESR : qui, combien, comment ?
L'étude cartographie les profils des personnes qui travaillent dans la communication dans l'enseignement supérieur. Toutes fonctions confondues, 82 % des répondants sont des femmes, 18 % des hommes. Presque la moitié (44 %) est en poste à l'université, 30 % travaillent dans une école d'ingénieur et 5 % en école de commerce. Âgés en moyenne de 41 ans, la moitié provient de formation en communication ou en journalisme, le reste de filières en gestion, commerce, sciences humaines, lettres, sciences ou droit. Six sur dix ont un bac + 5. 11 % d'entre eux gagnent plus de 50.000 euros net par an.

Paul Conge | Publié le