Télécom SudParis et ENSIIE : le projet de fusion à l'étude

Céline Authemayou Publié le
Télécom SudParis et ENSIIE : le projet de fusion à l'étude
À Évry, Télécom SudParis partage son campus avec Télécom École de management. // © 
Évoqué depuis plusieurs années, le rapprochement entre les deux écoles d’ingénieurs d’Évry est de nouveau en discussion. Une étude d’opportunité, portée par les directions, a été lancée début 2016. Si l'ENSIIE veut aller vite, Télécom SudParis souhaite prendre le temps de la réflexion.

Le projet de fusion n'est pas nouveau, cela fait même plusieurs années qu'il est à l'étude. Dans le rapport d'évaluation de l'ENSIIE publié en 2014, l'AERES – devenue depuis HCERES — évoquait déjà un possible mariage entre l'école d'ingénieurs d'Évry et sa voisine Télécom SudParis (TSP). Après un premier rapprochement en 2009 à travers des actions communes en matière de formation et d'entrepreneuriat, "l'ENSIIE [...] a maintenant entamé des réflexions sur d'autres types de rapprochement avec TSP, pouvant éventuellement aller jusqu'à la fusion", précise à l'époque le rapport.

École associée à l'Institut Mines-Télécom depuis 2011 et sous la tutelle du ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, l'ENSIIE est en passe de voir son association avec l'IMT revue, au sens de la loi ESR de 2013. Cette convention lui permet de se rapprocher un peu plus de Télécom SudParis, cette dernière étant une école interne à l'Institut.

Présenté une première fois en 2014 et retoqué par le ministère qui jugeait alors le texte peu précis, le décret de convention d'association devrait être publié au cours des prochaines semaines.

Une étude d'opportunité en cours

C'est à l'occasion de la présentation de cette nouvelle convention d'association que le projet de fusion est revenu sur le devant de la scène. "Dans les documents présentés aux conseils, était évoqué un projet d'étude d'opportunité portant sur la fusion des écoles", analyse un représentant du personnel de Télécom SudParis. Avec un objectif : lancer cette étude en 2016. Cette dernière est en cours et ses conclusions devraient être livrées dans les prochains mois.

Dans le cadre d'un rapprochement, l'étude d'opportunité – ou de faisabilité – est classique. C'est, entre autres, le schéma suivi pour les fusions des Mines Nantes et de Télécom Bretagne ou encore des Mines Douai et de Télécom Lille. "Mais l'histoire du rapprochement à Évry est un peu souterraine, poursuit l'élu syndical. Une déclaration publique du directeur de l'ENSIIE évoquant la fusion avait créé il y a quelque temps un certain émoi à TSP, car nous n'avions eu aucune information sur le sujet."

Un rapprochement dans le contexte "Saclay"

Du côté des directions des écoles, l'heure est à la prudence. "On avance", lance Ménad Sidahmed, à la tête de l'ENSIIE depuis 2008. "L'étude d'opportunité est en cours, nous serons en mesure de communiquer sur le sujet d'ici le mois de juin", précise-t-il. À plusieurs reprises, le directeur a fait entendre publiquement sa position – très favorable – concernant la fusion.

Le directeur de Télécom SudParis, Christophe Digne, préfère, lui, rappeler que des partenariats structurants existent déjà entre les deux établissements : "Avec l'ENSIIE, nous avons des coopérations fructueuses. La réflexion que nous avons entamée ensemble a pour objectif d'examiner si nous pourrions partager un même projet et si celui-ci nous renforcerait." Ce discours mesuré est partagé par le personnel de l'école. "Nous pensons qu'il est urgent d'attendre", commente un représentant syndical.

Il faut dire que ce dossier se joue dans un contexte particulier pour les deux établissements, celui de l'université Paris-Saclay. Si l'ENSIIE n'est à ce jour qu'associée à la Comue, TSP est, quant à elle, membre du regroupement, via l'IMT. Dans ce cadre, l'école va déménager une partie de ses laboratoires sur le plateau d'ici à 2019. Un rendez-vous structurant à ne pas manquer.

Céline Authemayou | Publié le