Tensions entre la Fage et l’UNEF avant les élections au CNESER

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Vendredi 1er juin, place du Trocadéro à Paris. En marge d’une manifestation de soutien aux étudiants québécois, un incident pour le moins révélateur s'est produit entre des militants de l'UNEF et de la Fage. Selon plusieurs témoins, des étudiants de l'UNEF auraient pris à partie d'autres de la FAGE, avec, au passage, quelques échanges d’amabilités et de coups, pour leur voler leur mégaphone... « Les militants de l’UNEF étaient furieux que l’on soit là, pas habitués à ne pas avoir le monopole sur ce genre de manifestation, énervés de voir notre président, Philippe Loup, prendre la parole en premier... », estime Thibaut Servant, vice-président de la Fage. « C’est une polémique de bac à sable, rétorque Azwaw Djebara, vice-président de l'UNEF. Les militants de la Fage multiplient les provocations et les accrochages. Ce qui est assez classique en période électorale. » Le clash s’est poursuivi sur les réseaux sociaux avec, côté Fage, des menaces d'un dépôt plainte pour coups et blessures et, côté UNEF, des dénégations outrées et des menaces en rétorsion de porter plainte pour... diffamation. Ambiance.

Frictions autour des élections

A l'évidence, les élections au strong>CNESER qui se dérouleront au suffrage indirect strong>du 20 au 29 juin prochains sont en ligne de mire de ces deux syndicats, l’UNEF dans le rôle du leader, la Fage en challenger. Depuis 2010, l’UNEF compte cinq représentants sur les onze sièges qui constituent le collège étudiant du CNESER. La FAGE a deux élus tout comme le syndicat PDE, devant le MET (1 élu) et la Confédération étudiante (1 élu).

Si le premier syndicat étudiant entend conforter sa position en pariant, selon Azwam Djebara, sur "une stabilisation du nombre d’élus", la FAGE espère bien gagner un ou deux sièges au vu de leurs récents résultats dans les CEVU (Conseils des Etudes et de la Vie Universitaire), les CS (Conseil scientifique) et les CA (Conseils d'Administration).

La Fage plus à gauche qu'auparavant

« Nous ne sommes pas dans une logique de concurrence électorale, temporise Azwam Djebara. Et nous n’avons pas plus de problèmes avec la Fage qu’avec les autres organisations étudiantes. » Sur le papier c'est-à-dire d'après leurs programmes, ces deux syndicats ont même de nombreux points d’accord et se retrouvent sur bien des propositions, comme à l’automne dernier pour faire campagne sur la santé étudiante .

« Tant mieux si la Fage nous a rejoint sur des revendications que nous portons depuis longtemps, à l'exemple de la remise à plat de la demi-part fiscale. Il n’en reste pas moins que nous avons des divergences fortes notamment sur l’allocation universelle d’autonomie », précise le vice-président de l’UNEF, comme pour mettre à distance un challenger dont le positionnement est plus à gauche qu'auparavant. « Ce n’est pas un recentrage stratégique, se défend Philippe Loup. Nous avons fait un gros travail de propositions, notamment concernant la refonte du système d’aides aux étudiants. Ce qui agace surtout l’UNEF c’est que nos propositions ont été reprises par le gouvernement. » Ce que réfute évidemment le premier syndicat étudiant réputé proche du PS.

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